Rapport Vins IGP 2023 - Catalogue - Page 21
DÉSALCOOLISATION PARTIELLE POUR LES VINS IGP :
DÉFINITION D’UNE ORIENTATION POUR L’ADAPTATION DES
CAHIERS DES CHARGES
Avec l’entrée en vigueur du règlement européen
2021/2117 dit OCM, le cadre réglementaire a évolué
et fait une distinction entre « la réduction de la
teneur en alcool », qui avait été introduite en 2019, et
la désalcoolisation totale ou partielle des vins avec
la possibilité de pouvoir appeler « vin » le produit
obtenu. Cette nouvelle réglementation autorise dès
lors la désalcoolisation partielle, jusqu’à 0,5%vol,
pour les AOP et les IGP, la désalcoolisation totale
étant réservée aux vins sans IG.
La Confédération s’est intéressée à cette possibilité
qui s’ouvrait pour les vins IGP et a notamment
examiné, en lien avec l’INAO, les modalités de mise
en œuvre pour les IGP qui seraient intéressées.
Il est d’abord apparu nécessaire de commencer
à s’interroger sur les pratiques œnologiques
auxquelles il serait possible et souhaitable de
recourir, d’autant que celles-ci faisaient l’objet de
nouvelles discussions au niveau de l’OIV et que la
position de la France à défendre au sein de cette
organisation était attendue en 昀椀n d’année. Audelà du fait que la proposition de résolution OIV
envisageait que les pratiques œnologiques admises
sur les vins puissent également être autorisées
sur les vins désalcoolisés et partiellement
désalcoolisés, c’est surtout l’introduction de
nouvelles techniques qui était soumise à débat.
Comme l’édulcoration pratiquée sur les vins, l’ajout
de CO2 pour l’obtention de vins effervescents ou
rééquilibrage organoleptique, l’ajout de glycérol,
l’aromatisation, l’ajout d’eau ou encore la possibilité
de mélanger du vin avec du vin désalcoolisé ou du
vin partiellement désalcoolisé pour élaborer un vin
partiellement désalcoolisé
Parmi les autres questions identi昀椀ées, celle de savoir
si les vins IGP devraient s’interdire de descendre en
deçà d’un degré d’alcool minimum ou bien descendre
jusqu’à 0,5%vol était également posée.
A昀椀n de porter une position auprès des différentes
institutions (INAO, DGCCRF, Ministère) la
Confédération a lancé courant octobre une
consultation auprès de ses ODG sur ces questions.
Sujet innovant pour les IGP, laissant présager des
impacts économiques positifs dans un contexte
d’évolution des comportements des consommateurs,
l’ensemble des ODG a exprimé favorablement sa
volonté d’ouverture à la désalcoolisation partielle
des vins. Toutefois, dans une recherche d’équilibre,
a昀椀n d’assurer le respect des signes de qualité, leur
notoriété et leurs spéci昀椀cités, le souhait de ne
pas descendre, dans un premier temps et en l’état
actuel des techniques, en deçà d’un degré minimal
de 6%vol a été exprimé. S’agissant des pratiques
œnologiques, tout apport exogène, notamment
d’eau et d’arômes et de glycérol, a été rejeté.
La Confédération s’attachera à porter les positions
ainsi dégagées lors des débats qui se poursuivront
en 2024 au sein du Comité national IGP de l’INAO,
ainsi qu’auprès du ministère notamment pour que la
possibilité de mélanger du vin avec du vin désalcoolisé
ou du vin partiellement désalcoolisé, pour élaborer
un vin partiellement désalcoolisé, soit défendue
auprès de l’OIV et de la Commission européenne. La
Confédération a également demandé au ministère
de porter, auprès de la Commission européenne,
une demande pour que la réduction de la teneur en
alcool, actuellement admise dans la limite de 20%,
soit autorisée jusqu’à 30%.
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