Nr 2 janvier 2023 Perspectives littéraires-2 - Flipbook - Page 85
Perspectives littéraires – numéro 2, janvier 2023
Etude de l’œuvre : La Bête est-elle un monstre ?
Première lecture analytique : « La
demande de la Bête »
Lecture cursive du début du conte
La première séquence de l’année
s’articule autour de la lecture de quatre contes.
Le travail présenté ici en détail correspond à
l’étude du premier conte : La Belle et la Bête,
de Madame Leprince de Beaumont (édition
Flammarion Étonnants classiques). Nous
commençons par lire le début de l’œuvre
(pages 23 à 25) et nous repérons les
principaux personnages. La Belle est
immédiatement
présentée
comme
un
personnage remarquable par sa beauté et sa
vertu :« Cette cadette, qui était plus belle que
ses sœurs était aussi meilleure qu'elles » . Nous
procédons à un relevé des termes mélioratifs.
Nous nous intéressons ensuite au portrait des
sœurs. Les termes péjoratifs ne manquent pas
pour dépeindre la cruauté de ces
personnages : « Les deux aînées avaient
beaucoup d'orgueil ». Nous lisons le passage
qui raconte le départ du père de la maison puis
son arrivée au château (pages 26 à 28), lieu
remarquable par sa beauté et son caractère
accueillant : « au bout d'une longue allée
d'arbres », « une grande écurie ouverte », « une
grande salle » « un bon feu, et une table
chargée de viande », « plusieurs grands
appartements magnifiquement meublés », «
une chambre avec un bon lit ». La description
fait appel aux différents sens du lecteur et lui
permet de se représenter le château. Après ce
premier temps de découverte du conte, je
présente aux élèves le principe du carnet de
lecture. Ils devront noter le titre de l’œuvre et
le nom de l’auteur, faire un résumé du début
du conte et donner leur impression de lecture
en répondant à la question suivante : A votre
avis, à qui appartient le château ? Les élèves
doivent également illustrer leur travail par une
création en rapport avec l’œuvre : dessin ou
collage. Beaucoup choisiront de représenter le
château. Je les informe que ce carnet sera
évalué tout au long de l’année scolaire. Il
doivent en prendre soin. Ce sera un souvenir
de nos lectures de la classe de sixième.
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Nous poursuivons la découverte de
l’œuvre par la lecture analytique du texte « La
demande de la Bête » (page 28 à partir de « Le
Bonhomme » à la page 31 « le mal qu’elles lui
avaient fait »). Nous rappelons les éléments de
l’histoire vus précédemment. Les élèves ont fait
plusieurs hypothèses sur le propriétaire du
château. Certains pensent qu’il s’agit d’une «
Bonne fée » car le texte le mentionne, d’autres
ont compris, grâce au titre du conte, que le
château appartenait sans doute à la Bête. Je
dis aux élèves que nous allons avoir la réponse
à cette question dans le texte que nous allons
lire durant cette séance. Après la lecture
magistrale, nous procédons d’abord à un
travail de simple compréhension du texte puis
nous commençons la lecture analytique. Je
présente la question qui va guider notre étude
de l’œuvre : La Bête est-elle un monstre ?
J’explique aux élèves qu’ils devront répondre à
cette question à la fin de l’étude. Cela prendra
la forme d’une évaluation. Ils pourront utiliser
le texte, le cahier et le carnet de lecture. Nous
travaillons d’abord sur le portrait qui est fait
de la Bête. Les élèves soulignent la laideur du
personnage « une Bête si horrible qu'il fut tout
prêt de s'évanouir », sa force « la puissance de
cette bête est si grande » et sa cruauté « il faut
mourir ». La description du personnage
correspond bien à la définition du monstre vue
en début de séquence. Nous notons que ce
personnage n’a pas de prénom. Il est désigné
par le mot « Bête » qui le place immédiatement
hors de l’humanité. Nous nous intéressons
ensuite à la réaction des différents
personnages face à ce monstre : le désespoir
du père avec l’expression de la souffrance « se
mit à pleurer », « si occupé de la douleur de
perdre sa fille », la cruauté des sœurs « dirent
des injures à la Belle », « elle va causer la mort
de notre père » et le courage de Belle. Plusieurs
élèves notent que les sœurs de Belle sont aussi
des monstres car même si elles ne sont pas
effrayantes par leur apparence, elles le sont par
leur méchanceté.