Perspectives littéraires n.3 - Journal - Page 19
barthésienne d9abord appliquée à Camus ayant
ainsi abondamment servi à caractériser le style
d9Annie
Ernaux),
« plates »
ou
« transparentes ».
▪
Par certains aspects, on peut se laisser, avec
Dorion prendre au lexique concret, à l9énoncé
déjà accessible si pris dans son sens littéral :
ainsi le poème intitulé « L9arbre » débute-t-il
par l9assertion : « Le mur de bois/ s9est
fissuré ». L9aventure dans les plis de sa langue
que l9on pense maternelle au sens d9innée, sont
passionnants et d9autant plus que le point de
départ semble acquis ; se méfier des langues
trop évidentes sans céder non plus séductions
piégeuses des images et des tropes de
substitution (métaphores, allégories qui
donnent le tournis, Ph. Jaccottet nous ayant
suffisamment avertis à ce sujet34), se tenir à
équidistance du trop et du trop peu,
voilà un des enjeux linguistiques que
nous donne à éprouver la langue
poétique d9Hélène Dorion : litanique,
répétitive comme une musique
sérielle, mais contenant aussi sa part
d9opacité et de réluctance, la langue
poétique d9Hélène Dorion ne se
donne pas si immédiatement. Elle
suppose un temps d9appropriation,
pour se défaire successivement de
son sentiment de confiance excessive,
puis de sa frustration et aussi, de
découragement face au systématisme
des motifs comme du lexique.
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▪
▪
Les apports d9Histoire des arts avec un
regard posé sur des plasticiens dont le
rapport aux arbres est non seulement
récurrent mais surtout conscient,
délibéré et travaillé par les artistes euxmêmes tels que Fabrice Hyber et Eva
Jospin.
Naturellement il ne s9agit pas d9être prescriptif
et encore moins prescriptif : le programme sur
trois année permet, au gré de la réception et
de l9appropriation en classe par les élèves, de
revoir la copie encore et encore, chaque année
se faisant, si l9on peut dire, le brouillon de la
suivante, presque « des ratures et des
repentirs », pour citer le poème de clôture du
recueil.
Dissertations sur Tuvre de fin
de séquence : sujets avec un
sujet ayant donné lieu à un
corrigé intégral,
Commentaire de texte rédigé,
Proposition de lecture cursive
(accessible aux élèves dans
une
édition
de
poche
disponible dans le commerce),
Saint-Étienne, coll. "Travaux-Centre interdisciplinaire
d'études et de recherches sur l'expression contemporaine.
Lire au présent", 2009.
34
Trop de notes pour Miles Davis, trop d’adjectifs pour le
Capitaine pour Colette, trop d’images au goût de Jaccottet,
saturation qui fait mutatis mutandis écho à ce que Flaubert
pensait des comparaisons, en lesquelles il voyait « des
poux » dont il fallait se débarrasser.
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