Perspectives littéraires n.3 - Journal - Page 57
déjà
suggèrent la terre, l9air et l9eau, seul manque le
feu).
on lit le futur
La table des matières se présente comme
suit :
•
(4 saisons ? 4 éléments ? 4 points
cardinaux ? 5-1 c9est-à-dire une
presque tragédie ?), chacune surmontée
d9une épigraphe (une poète féminine du
continent américain)
•
Forêts qui se propagent dans tout le
recueil : récurrence du slogan (« mes
forêts sont ») ; champ lexical (écorce,
humus&) -y compris les termes à
double sens (« feuille ») - et allitération
en [f]
•
Pour, dont 5 poèmes intitulés à
l9identique « mes forêts »
(à titre de comparaison : mais 56 dans Alcools
et 22 dans les Cahiers de Douai).
Le recueil Mes forêts compte une soixantaine
de poèmes : on est dans la bonne moyenne, si
l9on compare avec des recueils courts (22
poèmes pour les Cahier de Douai, 56 pour
Alcools) et les recueils plus longs (126 poèmes
dans l9édition 1857 des Fleurs du mal, 191
dans les Regrets).
Questionnement sur la valeur stylistique et
sémantique de la récurrence et de la répétition
(habitude, rituel, vertu corrective, occasion du
perfectionnement, ou fausse duplication ?)
La forêt permet aussi de penser la diaphore sur
« feuille », renvoyant tant à la végétation qu9à la
feuille d9écriture.
On observe une subdivision nettement visible,
signalée par une table des matières fournie, qui
indique au lecteur l9importance de l9architecture
du recueil que bien-sûr, Dorion poète
contemporaine, a organisée et supervisée,
encore plus nettement que dans ses précédents
recueils. Les quatre sections sont intitulées
(« l9écorce incertaine », « une chute de galets »,
« l9onde du chaos », « le bruissement du
temps ») et chacune précédée d9une épigraphe
citant une poète contemporaine américaine
(sud ou nord-américaine).
Les quatre sections renvoient aux quatre
saisons si l9on admet qu9un des enjeux-phares
du recueil est la maîtrise du temps humain (et
l9apprentissage de l9existence qu9il suppose).
Quatre renvoie également aux quatre éléments
(les galets, l9onde, la forêt, le bruissement
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