Perspectives littéraires n.3 - Journal - Page 83
Aucune expansion, sauf deux exceptions, du déterminants variables, et une place dans le
nom autre que le déterminant : ni adjectivation poème plus fluctuante.
épithète ni subordonnée relative.
Les deux dernières sections offrent aux forêts
S9agissant du déterminant choisi par la poète, plus que des verbes d9état pour se manifester :
un rapide coup d9Til suffit à remarquer que les « mes forêts parlent », mes forêts racontent »,
définis (singulier, pluriel) se localisent de « nous dit la forêt ».
préférence dans la première section, la plus
Au plan fonctionnel, on note que la troisième et
morcelée (en 25 petits poèmes tenant
la quatrième sections incorporent la forêt à des
quasiment
du
fragment,
ceux
plus
marqueurs spatiaux : « dans la forêt », « dans la
concrètement liés à la forêt : l9écorce, la feuille,
forêt du temps », « dans la forêt de Dante ». Il
les branches, l9humus etc.). La suite du recueil
aura fallu donc attendre la fin du recueil pour
permet plus de diversité : les possessifs de
assumer la forêt comme lieu, la première partir
« mes forêts) y côtoient les indéfinis (« une
ayant très vite et durablement posé la
forêt », « des forêts »).
métaphore filée et posé l9analogie (la forêt
Le groupe « mes forêts » dans le poème comme espace du dedans) mais ce n9est qu9une
Si le poème liminaire faisant figure d9exorde apparence car les lieux dont parle la dernière
propulse Mes forêts à l9attaque des strophes, partie sont des lieux fictifs ou littéraires dans la
dans la première puis la troisième section, les mesure où il s9agit de « la forêt de Dante » ou
forêts surgissent en fin de poème, et/ou en fin de forêts imaginaires (on retrouve là nos deux
de strophe, voulant renvoyer l9impression de exceptions mentionnées ci-dessus). Les forêts,
avertit Dorion, ne sont pas géographiques et ne
constituer un aboutissement.
sont que le support d9une topographie intime.
La deuxième section et la quatrième section en
revanche, jouent davantage la mixité : des
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