Perspectives Littéraires nurméro 1 octobre 2022 F Gherman IA IPR de Lettres - Journal - Page 56
Perspectives littéraires, numéro 1, octobre 2022
préféré. Les raisons sont de
divers ordres : « vrilles » et «
vigne » sont liés par de mêmes
sonorités et forment à l’oreille
le tissage qui doit rappeler
l’enroulement spiralaire de la
réalité botanique évoquée.
La fureur de vivre
métaphysique, à sa part
fantasmée ou remémorée
d’être parmi les êtres, réinstallé
dans un cosmos domestiqué,
où l’expérience de vie aura
consisté à repérer et assumer
en soi son désir vital avant
tout.
On entend aussi dans le titre la
suggestion de l’ivresse et de la
levée des inhibitions propice à
la création sous influence
dionysiaque.
On pourra donc étudier
l’enchevêtrement, à la façon
d’une vrille, qui rassemble la
vingtaine
de
fragments
composant le recueil disparate
des Vrilles ainsi que la façon
dont le monde célébré par
Colette
est
un
monde
puissamment érotisé, mis en
scène et libéré, quitte à passer
pour cela par la voix animale,
par la symbolisation de
l’espace paysager ou par une
prose incantatoire.
De Sido il faudra extraire la
dimension
universelle
et
abstraite tandis que des Vrilles
de la vigne, il convient de
revenir
à
des
signifiés
simplifiés. Ce diptyque où les
deux volets se complètent l’un
l’autre pourra être lu comme le
mode d’emploi ou le récit
initiatique d’un retour à soi, à
son enfance certes mais aussi à
son
identité
de
femme
complète, et enfin, dans une
perspective
plus
55