Perspectives Littéraires nurméro 1 octobre 2022 F Gherman IA IPR de Lettres - Journal - Page 70
Perspectives littéraires, numéro 1, octobre 2022
Sujets de dissertation sur
œuvre pour la voie
générale
Proposition n°1
Colette déclare dans Sido
vouloir « hisser au jour ce que
l’œil humain n’a pas encore
touché » ; la célébration du
monde par Colette dans Sido et
dans Les vrilles de la vigne lui
a-t-elle permis de remplir cet
objectif ?
monde célébré par Colette
devient-il le nôtre ?
Proposition n°3
A l’instar du rossignol, en quoi
la célébration du monde dans
Sido et La vrilles des vignes
est-elle libératrice ?
Parcours
lectures
possibles
associés et
cursives
Proposition n°2
Comment, dans Sido et dans
Les vrilles de la vigne, le
Chateaubriand,
Mémoires
d’Outre-tombe (t.1, livre 3
rédigé v. 1822, publication
complète
posthume,
1848) : à la
vallée aux loups
La
nuit
descendait ; les
roseaux
agitaient leurs
champs
de
quenouilles et
de
glaives,
parmi lesquels la
caravane
emplumée,
poules d’eaux,
sarcelles,
martinspêcheurs,
bécassines, se
taisait ; le lac
battait ses bords
; les grandes
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voix de l’automne sortaient des
marais et des bois : j’échouais
mon bateau au rivage et
retournais au château. Dix
heures sonnaient. À peine
retiré dans ma chambre,
ouvrant mes fenêtres, fixant
mes regards au ciel, je
commençais une incantation.
[…] Au milieu du désordre des
éléments, je mariais avec
ivresse la pensée du danger à
celle du plaisir. Les souffles de
l’aquilon ne m’apportaient que
les soupirs de la volupté ; le
murmure de la pluie m’invitait
au sommeil sur le sein d’une
femme. Les paroles que
j’adressais à cette femme
auraient rendu des sens à la
vieillesse et réchauffé le marbre
des tombeaux. Ignorant tout,
sachant tout, à la fois vierge et
amante, Ève innocente, Ève
tombée, l’enchanteresse par
qui me venait ma folie était un
mélange de mystères et de
passions : je la plaçais sur un
autel et je l’adorais. L’orgueil
d’être aimé d’elle augmentait
encore mon amour. Marchaitelle, je me prosternais pour
être foulé sous ses pieds, ou
pour en baiser la trace. Je me
troublais à son sourire ; je
tremblais au son de sa voix ; je
frémissais de désir si je
touchais ce qu’elle avait
touché. L’air exhalé de sa
bouche humide pénétrait dans
la moelle de mes os, coulait
dans mes veines au lieu de
sang.