Le Moci novembre n°2099 - Flipbook - Page 26
Proposé par Allianz Trade
Économie mondiale :
vers une croissance (très) fortement limitée
En 2023, la croissance économique mondiale pourrait n’atteindre que +1,5 %,
soit un rythme aussi faible que celui observé en 2008.
Face à un environnement économique et géopolitique
instable, soumis à de fortes pressions inflationnistes,
quelles prévisions de croissance pour l’économie
internationale en 2023 ? Selon Allianz Trade, après
+5,6 % en 2021 et +2,7 % en 2022, le PIB mondial
devrait connaître une croissance fortement ralentie
l’année prochaine, de l’ordre de +1,5 %. Explications.
La crise énergétique et les taux
d’intérêts pèsent sur la croissance
Deux facteurs principaux pourraient causer ce fort
ralentissement de l’activité économique mondiale :
la crise énergétique et la hausse des taux d’intérêt.
« Les ruptures profondes et durables sur les marchés de l’énergie et l’impact négatif sur la confiance
des ménages et des entreprises feront entrer le
secteur manufacturier en récession dans la plupart
des pays. Dans le même temps, la hausse rapide
des taux d’intérêt et la baisse des revenus réels
disponibles entraîneront une récession du marché
immobilier résidentiel aux États-Unis. Les ÉtatsUnis enregistreront une baisse de -0,7 % du PIB
en 2023, en-dessous de la moyenne des récessions
précédentes », explique Ana Boata, Directrice de la
recherche économique d’Allianz Trade.
Malgré une récession mondiale attendue au quatrième trimestre 2022, Allianz Trade prévoit une
inflation élevée jusqu’au premier trimestre 2023,
lorsque les prix du gaz atteindront un pic. Les prix
de l’alimentation et des services maintiendront la
pression sur les prix élevée jusqu’à la fin de l’année.
Globalement, le niveau d’inflation mondiale devrait
atteindre 5,3 % en 2023 (contre près de 8 % en 2022).
La zone euro entrera en récession
en 2023
En zone euro, le pic d’inflation pourrait atteindre
près de 10 % au quatrième trimestre 2022 et rester
supérieur à 4 % jusqu’au quatrième trimestre 2023
(5,6 % en moyenne sur l’année). Cependant, de plus
en plus de signes indiquent que les goulots d’étran-
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LE MOCI N° 2099 - novembre 2022
Ana Boata
Directrice de la recherche
© DR
économique chez Allianz Trade
glement dans la chaîne d’approvisionnement mondiale ainsi que les attentes des entreprises en matière de prix ont atteint un pic alors que la demande
s’affaiblit rapidement.
« Par conséquent, la surabondance de stocks dans
les secteurs de l’industrie manufacturière et de la
construction pourrait contribuer à faire baisser l’inflation en 2023. Globalement, près de 90 % de l’inflation dans la zone euro s’explique par les contraintes
liées à la chaîne d’approvisionnement et aux prix
de l’énergie, contre 75 % aux États-Unis. Le risque
d’une boucle salaire-prix devrait être contenu, mais
les risques à la hausse prévalent, notamment dans
les pays européens », étaye Ana Boata.
Selon Allianz Trade, la zone euro entrera en récession l’année prochaine, avec une contraction du PIB
de -0,8 %. Une situation provoquée par la flambée
des prix de l’énergie, mais aussi par les économies
nécessaires en réponse au manque d’approvisionnement en gaz russe ainsi que des effets négatifs
sur la confiance que l’environnement économique
engendre. Toutefois, un soutien budgétaire accru à
hauteur d’au moins 2,5 % du PIB en moyenne et un
assouplissement monétaire limité après la mi-2023
contribueront à rendre la récession plus courte et
moins profonde.
LIEN VERS LA CARTE DES RISQUES PAYS
cutt.ly/TB1XdUj
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