Le Moci novembre n°2099 - Flipbook - Page 9
tional, la France des guinguettes fait plus rêver
que le château de Versailles. »
L’aventure débute en 1993 quand, après
sept années passées dans l’entreprise familiale d’orfèvrerie, le dirigeant se lance de ses
propres ailes avec le soutien d’Habitat pour
lequel il a créé un modèle. Baptisé Sabre, il
donnera son nom à l’entreprise, que Pascale
rejoint un an plus tard. Elle prend en charge la
création, tandis qu’il s’occupe de la production
et de la commercialisation.
En la matière, la jeune PME mise sur les
salons dont Maison & Objet, qui s’avère peu
concluant, mais ne décourage pas le dirigeant.
En février 1994, direction Francfort pour participer à Ambiente, la Mecque des arts de la
table, sur le Pavillon France.
Un lancement dans les années 1990
grâce aux salons
La couverture d’un magazine spécialisé japonais attire les acheteurs asiatiques. « Elle
représentait des couverts vichy, l’un bleu et
l’autre rouge, reprenant le drapeau français et
nous avons pris de petites commandes dont
une de Kitchen Classic aux États-Unis. »
C’est dans ce dernier pays que le couple
souhaite poursuivre sa tournée des salons
professionnels. « Je payais ces salons de ma
poche et mon banquier m’avait interdit d’aller
à New York, se souvient Francis Gelb. Alors
j’ai changé de banquier et nous sommes allés
faire ce salon en septembre 1994. » Un entêtement payant : le premier matin il y a foule sur le
stand de la PME qui enchaîne les commandes.
Novice dans l’export, le couple se fait aider par
LES CHIFFRES CLÉS
A 2021 : 9 millions d’euros
C
(13 millions en 2022)
CAI 2021 : 7,18 millions d’euros
(11 millions en 2022)
Part de l’international dans le CA :
79 % (90 % en 2022)
Effectif : 47
www.lemoci.com
« A l’international,
la France des guinguettes
fait plus rêver que le château
de Versailles. »
Site de Sabre
cutt.ly/dMETLkh
des voisins de stand pour établir des tarifs
incluant les droits et taxes.
La crise de 2008 impacte durement l’entreprise. « On exportait dans tous les mauvais
pays ! Nous avons donc réinvesti dans la distribution. » Sabre travaille alors en direct avec les
marchés américain et européen et passe par
des agents en Asie.
Après avoir atteint la rentabilité en 20162017, l’entreprise investit dans l’e-commerce,
qui représente aujourd’hui 15 % du chiffre d’affaires, et le marketing digital. Cette mutation
s’accompagne, à partir de 2018, d’un changement de braquet à l’international.
« Sur les salons, nous prenions ce qui tombait
dans le filet et nous avons décidé d’avoir une
démarche plus structurée. » Le dirigeant frappe
alors à la porte de la Team France Export : il participe au premier accélérateur Mode et Luxe de
Bpifrance et effectue des missions de prospection avec Business France, dont il consulte les
études de marché sur les arts de la table.
Résultat : les couverts Sabre font leur entrée
en Corée du Sud, aujourd’hui deuxième marché de la PME avec 15 % du chiffre d’affaires –
et seul marché étranger à disposer d’une boutique –, derrière les États-Unis (30 %) et devant
la Chine (10 %) et l’Europe (10 %). Sabre réalise
70 % de ses ventes à l’international dans une
dizaine de pays.
Le chiffre d’affaires s’envole
avec la crise sanitaire
« Clairement, il y a eu un avant et un après
17 mars 2020, constate Francis Gelb. Nous
nous développions gentiment et avions réalisé
en 2019 un chiffre d’affaires de 3,85 millions
d’euros. Mais quand le premier confinement
est arrivé, nous étions prêts. »
LE MOCI N° 2099 - novembre 2022
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