LMi MAG 10 Nov 2021 - Flipbook - Page 14
ENTRETIEN
Jérôme LECLERCQ
DSI de Nexter
« NOUS SOUHAITONS ALLER
VERS UNE DÉMARCHE
DEVSECOPS »
Le monde de la défense n’échappe pas aux tendances de l’IT : low code, agilité, cloud, IoT
ou industrie 4.0. Jérôme Leclercq, DSI de Nexter, principal fournisseur d'engins de combat
pour l'armée française, revient sur ces sujets dans un domaine où la sécurité est un fil rouge.
Propos recueillis par Jacques Cheminat
Pouvez-vous nous présenter Nexter ?
Jérôme Leclercq : Nexter, société du groupe KNDS, est
le leader français de la défense terrestre et le troisième
munitionnaire européen. Notre domaine d’activité porte
sur la fourniture des systèmes, c’est-à-dire des véhicules
blindés, des canons, des robots et du soutien associé.
Nous fournissons également les munitions. La France
est notre premier client. Nous sommes un acteur majeur
du programme Scorpion, portant sur le renouvellement
du segment médian des véhicules de l’armée de Terre,
comme Griffon, Jaguar et Serval, et la rénovation du char
Leclerc. Nous sommes un groupe de 4 000 collaborateurs
sur plusieurs sites en France (Versailles, Roanne, Bourges,
Toulouse et Tulle), mais aussi en Belgique et Italie.
Que représente la DSI et comment
se caractérise l’architecture IT de Nexter ?
JL : Il s’agit d’une petite DSI d’une quarantaine de
personnes avec une stratégie de réinternalisation des
compétences pour atteindre 90 personnes à l’horizon
2023. Nous sommes sur la partie industrielle et, à l’heure
où certains vont dans le cloud, nous privilégions nos
propres infrastructures avec deux datacenters (un près
de Versailles et l’autre vers Roanne). Cet aspect représente une part importante de notre budget en intégrant
les questions de sécurité, car nous travaillons avec des
systèmes ayant des habilitations à diffusion restreinte.
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Cela ne signifie pas que nous nous coupons du cloud.
Sur certains aspects, comme la gestion des talents, il est
difficile de trouver des choses on premise. Il faut donc
chercher des acteurs ayant un datacenter en France et
répondre à des exigences de la labellisation telles que le
SecNumCloud.
Et sur votre patrimoine applicatif ?
JL : Nous sommes une entreprise basée sur des pro-
giciels. Traditionnellement, nous étions sur l’ERP Baan
et nous migrons vers la version plus moderne Infor LN.
D’autres applications sont utilisées dans nos différents
métiers, qui vont de la conception jusqu’au maintien en
condition opérationnelle. On couvre l’ingénierie avec du
PLM, mais très ancien, et nous avons à l’étude une évolution en regardant vers Dassault Systèmes ou Siemens. Par
ailleurs, nous avons lancé un programme d’industrie 4.0
sur les briques MES (Manufacturing Engineering System),
c’est-à-dire sur le pilotage des ateliers, la gestion documentaire et la fourniture de rapport. Pour compléter ce
panorama applicatif, nous développons aussi nos propres
applications.
Sur ce dernier point, quelle solution
avez-vous choisi et pourquoi ?
JL : La plateforme retenue est celle d’OutSystems. Il y a
longtemps, on appelait cela une plateforme de dévelop-