LMi-MAG 11 Dec - Flipbook - Page 37
© E.Delsol
Un inventaire
de 10 000 m2
d’entrepôt génère
environ 200 Go
de données.
capteurs des deux côtés, reconnaît Isabelle Moussa, chef
de projet innovation chez Geodis. Mais le rapport performance-prix ne serait pas intéressant. » Le cœur de l’innovation du Countbot se trouve néanmoins bel et bien dans
ce mât stabilisé par un drone, et c’est lui qui a été breveté.
Repérer une étiquette incomplète ou mal collée
Le robot est équipé d’une tablette standard, avec un logiciel qui récolte les données et peut les restituer dans
divers formats (CSV simple, ERP, WMS, etc.). L’outil décode et organise les images durant l’opération d’inventaire pour qu’elles soient immédiatement utilisables en
fin d’opération. « Ainsi, pas besoin de connectivité, précise Isabelle Moussa. L’opérateur récupère directement
la tablette quand l’inventaire est terminé et a accès instantanément aux informations collectées. » Pour plus de
précision, le logiciel construit des orthophotographies,
des images reconstituées à partir de plusieurs photos.
Quand une étiquette mal collée ou arrachée par exemple
est repérée, elle est identifiée dans le logiciel avec son
emplacement précis et l’employé peut le corriger. Un inventaire de 10 000 m2 d’entrepôt génère environ 200 Go
de données. « Dans notre feuille de route, nous regardons
aussi comment utiliser ces images HD pour détecter des
racks endommagés ou des palettes mal positionnées »,
détaille par ailleurs Karine Delinselle.
Éviter un processus long, fastidieux et coûteux
Tout a commencé en 2016 à l’occasion d’un concours
d’innovation interne à Geodis pour trouver un système
d’inventaire. La première idée était celle d’un drone relié
par un câble à un robot. « Mais les hélices faisaient voler
la poussière, battre les films plastiques, explique Romain
Chauvet. Et l’inventaire ne pouvait être réalisé qu’étage
par étage. » La pré-étude et le prototype du Countbot ont
finalement été réalisés en 2017 et 2018 avant une indus-
Le Countbot se compose
d’un mât télescopique en fibre
de carbone stabilisé par un drone.
Cette solution brevetée est née d’un
concours d’innovation interne.
trialisation en 2019. Geodis commercialise sa prestation
depuis le premier semestre 2021 en Europe et l’étendra
au monde entier l’an prochain.
En France, l’inventaire pour aligner stocks physiques et
stocks théoriques est obligatoire au moins une fois par
an. Et il est en général réalisé plus régulièrement. Romain
Cauvet, responsable de l’ingénierie de Geodis supply
chain optimization (SCO) rappelle qu’il s’agit d’une opération compliquée, chronophage et fastidieuse. « Sur un
site de 10 000 m2, précise-t-il, il faut compter un jour
d’arrêt d’activité, la location de 15 nacelles et la mobilisation de 30 opérateurs. » De plus, il s’agit d’une opération accidentogène, avec le travail en hauteur, et source
d’erreurs humaines. Selon Geodis et Delta Drone, chaque
palette étant scannée en trois secondes avec le Countbot,
elle se réduirait à seulement trois heures.
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