LMi-MAG 12 mars - Flipbook - Page 18
ENTRETIEN
Jérôme ZOÏS
DSI de l’ADMR
JZ : La DSI nationale travaille avec une ESN interne d'une
soixantaine de salariés qui est entièrement au service
du réseau d'associations locales. Elle joue le rôle d'une
grande direction de l'informatique mais aussi d'éditeur,
d'organisme de formation, d'accompagnement au quotidien... La DSI gère toute la stratégie IT pour le réseau.
Dans le cadre du schéma directeur 2019-2023, nous
sommes en train de généraliser Office365, en SaaS donc.
Mais si une application est jugée stratégique, la règle
est le développement interne. Si l'application n'est pas
stratégique, porteuse de notre différence, nous pouvons
avoir recours à un éditeur tiers mais tout doit être intégré
au SI national. Un principe absolu est qu'il n'y ait aucune
ressaisie d'un logiciel dans un autre. Toutes les solutions
doivent être intégrées.
Bien sûr, à l'origine, il y avait beaucoup de décentralisation, de on premise, de logiciels sur des PC locaux.
Aujourd'hui, nous disposons d'un cloud privé de deux
datacenters pour un total de l'ordre de 450 machines hébergeant une quarantaine d'applications métier.
Toutes les associations locales sont reliées par un réseau
IP-MPLS. Quand on a 2 700 sites, il faut sécuriser les
connexions... surtout si l'on parle d'un site avec deux ou
trois salariés ou bénévoles, connecté à Internet avec une
box grand public. Le MPLS protège, même s'il a un coût.
Il me faut toujours justifier cette dépense qui est le prix
de la sécurité, même si une dépense de quelques euros
de plus peut parfois être compliquée dans notre modèle.
Demain, quand tout sera full Web, ça sera plus simple.
Mais, pour l'heure, je tiens beaucoup à ce réseau.
D'un point de vue technologique,
comment est construit votre SI ?
JZ : La plupart est d'ores et déjà avec frontal Web mais
il reste quelques applications, notamment notre application de gestion, qui nécessitent un mode terminal ou
du client-serveur.
Sur la partie finances/achats/GRH, nous réfléchissons à
nous doter d'une solution tierce. Mais, à l'inverse, la gestion du dossier client, c'est de l'interne pur (déjà avec un
frontal Web) et c'est sans discussion. Les développements
reposent pour l'essentiel sur PHP/Symfony et Node.js.
18 / mars / avril / mai 2022
Quand on a
70 000 utilisateurs,
le coût est un sujet
permanent.
Notre cloud privé repose sur Microsoft Hyper-V, Linux
et MariaDB pour les bases de données. La sauvegarde
utilise, elle, le cloud public (Amazon Glacier). Quand on a
70 000 utilisateurs, le coût est un sujet permanent. Beaucoup de choses ne sont tout simplement pas possibles
pour cette raison.
Dans votre secteur, qui sont les « clients »
de la DSI que vous devez servir ?
JZ : Nous avons, à la DSI, trois catégories de clients. La
première, ce sont nos 70 000 utilisateurs, dont 60 000 en
mobilité. Il faut être conscient que le moindre problème
système peut bloquer tout le fonctionnement de toutes
les associations locales. Chaque intervenant dispose d'un
véritable smartphone de marque Cross Call, fourni par
l'ADMR, avec l'application qui lui permet de gérer son
planning et toutes ses interventions, du déplacement
au rapport final, avec badgeages arrivée/départ chez
chaque client. L'administration quotidienne est déléguée aux fédérations départementales. Elle repose sur
le MDM français de Télélogos qui permet notamment
de « pousser » les applications quand c'est nécessaire.
Les associations disposent de l'outil de gestion des plannings. Si la planification ne marche plus, tout s'arrête.
L'application a donc une haute disponibilité garantie.
Concernant les bénévoles, ils doivent disposer des outils
pour piloter au mieux chaque association locale.
Notre deuxième catégorie de clients, ce sont les personnes aidées. Le digital va nous servir à leur apporter
de nouveaux services. Nous allons y revenir.
Enfin, nos derniers clients, ce sont les financeurs, les départements pour l'essentiel. Ils ont besoin de remontées
en temps réel des informations sur les services financés.
Les départements contrôlent avec soin les flux car on
parle de beaucoup d'argent... Les SI départementaux disposent d'API normalisées au niveau national sur lesquels
nous venons nous connecter.