LMI MAG 2 Mars 2020 - Magazine - Page 9
ENTRETIEN
Sophie VIGER
« Les femmes sont les bienvenues et sont en sécurité à l'école 42,
car nous avons une tolérance zéro face au sexisme. »
© Bruno Levy
Quelles démarches avez-vous entrepris
pour augmenter le pourcentage d'étudiantes
dans l’école ?
critique et renforcent l’empathie. Ce sont toutes ces qualités dont on va avoir besoin pour faire face à l’évolution
des métiers, être capable de s’adapter et être créatif.
Enfin, le troisième point, c'est que l’école accueille tous les
profils. Le site est ouvert 24 heures sur 24, 7 jours sur 7.
Il n’y a ni programmes, ni calendriers, ni horaires... Chacune et chacun vient travailler au moment où ça lui est le
plus pertinent, et avance à sa vitesse, ce qui est très important, on l’apprend en neuroscience. Cela permet non
seulement de respecter la situation sociale — un travail
à mi-temps, des enfants, des parents dont on doit s’occuper —, mais aussi les capacités cognitives et la vitesse
d’apprentissage de chacun.
Je crois que ce sont vraiment les principales choses :
l'ouverture à toutes et à tous, la pédagogie par peerlearning, l’adaptation à tous les profils, et le haut niveau
de qualité et d’excellence technique de nos étudiantes et
de nos étudiants. Depuis mon arrivée il y un peu plus d’un
an, les évolutions majeures ont été : l’accueil de nouveaux
publics en essayant de sortir un peu de l’image geek de
42, la levée de la limite d’âge et, bien sûr, le lancement
de 42 Network, le plus grand réseau au monde d’écoles
gratuites pour codeuses et codeurs bienveillants. En
amont de ce lancement, nous avons révisé le système
pédagogique pour assurer un haut niveau de qualité et
une homogénéité entre tous les campus partenaires du
réseau 42.
SV : Nous avons mené plus d’une quarantaine d’actions.
L'essentiel est de donner de la légitimité, de la crédibilité
et de la sécurité aux femmes, de leur montrer qu'elles
peuvent devenir développeuses, et que le développement
informatique, ce n’est pas des maths contrairement à
ce qu’on croit. Ce qui ne veut pas dire que les maths ne
sont pas compatibles avec les femmes. Il s’agit de bien
leur faire savoir qu’elles sont les bienvenues et qu’elles
sont évidemment en sécurité à l’intérieur de 42. Je ne
parle pas de sécurité physique, mais de confort d’environnement, car nous avons une tolérance zéro face au
sexisme. Nous leur montrons quels sont les domaines
dans lesquels elles vont pouvoir intervenir, nous leur
donnons aussi de la perspective sur le métier. Donc
c’est passé par beaucoup d’actions, des événements, une
communication différente, une réorganisation, des locaux… et aussi l’articulation d’un écosystème sans lequel
nous n'aurions pas pu fonctionner. Nous avons travaillé
avec des associations comme Wifilles, 50inTech et aussi
avec un acteur très important, Pôle Emploi, qui nous a
permis de nous adresser à des femmes demandeuses
d’emploi pour leur faire découvrir ce qu’était le code, et
comment elles pouvaient elles-aussi s’engager dans ces
carrières-là. Le résultat est étonnement assez satisfaisant par rapport au contexte et au reste des formations de
ce type. Nous avons actuellement 3 800 étudiants et nous
faisons des rentrées avec entre 800 et 1 000 étudiants
chaque année. Nous avons atteint 20% de femmes sur
toute l’année, sachant que lors de la dernière piscine qui constitue la période de sélection - nous avons eu 33%
de femmes en réussite.
SUITE DE L’ENTRETIEN
L’école accueille
tous les profils. Le site
est ouvert 24 heures sur 24,
7 jours sur 7.
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