LMI MAG 3 Juin 2020 - Flipbook - Page 28
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RETOUR D’EXPÉRIENCE
Nicolas SIEGLER
Directeur général adjoint en charge des solutions
et systèmes d’information à la Maif
En quoi cette agilité vous a aidé
ces derniers mois ?
NS : Nous constatons que cette agilité nous a bien aidés
lors du démarrage de la crise. Le travail de fond, notamment sur le plan culturel, porte aujourd’hui ses fruits et
nous a permis d’être au rendez-vous.
Ainsi, il y a deux semaines, après la forte diminution des
accidents de la route pendant le confinement, la Maif a
lancé une opération de redistribution de 100 millions
d’euros à ses sociétaires. Grâce au travail effectué en
amont, nous avons pu monter le système d’information
nécessaire pour gérer cette redistribution en deux semaines : un site Web associé avec un serveur vocal pour
la partie selfcare, et un couplage léger à notre système interne NORA (nouvel outil pour une relation attentionnée)
à travers une API. NORA fournit l’interface utilisée par les
conseillers et permet à ces derniers de traiter les appels.
Comment s’est passée le passage
au télétravail à la Maif ?
NS : La mise en place du travail à domicile s’est bien
passée. Entre 4 000 et 5 000 de nos salariés sont actuellement équipés pour travailler à distance, même s’ils
n’entrent pas tous dans le cadre strict du télétravail au
sens RH. Nous avons clairement bénéficié de travaux antérieurs, entamés il y a deux ans. D’un point de vue RH, la
construction du télétravail avait déjà été abordée, et sur
environ 7 000 collaborateurs, un millier télétravaillaient
déjà. D’un point de vue opérationnel, nous avions qualifié
les solutions, déployé des outils sur les postes de travail
pour la téléphonie, l’accès à nos applications...
Et au sein de la DSI ?
NS : Pour bien comprendre ce qui s’est passé, il faut
avoir en tête que toutes nos équipes agiles s’appuient
aujourd’hui sur des rituels réguliers, comme la revue du
backlog ou des mêlées quotidiennes de trente minutes
maximum. Ces rendez-vous avaient déjà été outillés pour
permettre aux télétravailleurs de la DSI d’y participer à
distance. De ce fait, le jour où il a fallu passer 100 % de
l’équipe en télétravail, l’outillage était prêt et beaucoup
des collaborateurs IT étaient familiarisés avec celui-ci.
Le télétravail a donc prolongé ce fonctionnement : avoir
ce temps collectif chaque jour est important pour garder
le contact, c’est bénéfique pendant la durée du confine28 / Juin / Juillet / Août 2020
« Nous avons acheté et mis à la disposition de nos collaborateurs
1 000 PC portables. Les salariés retrouvaient chez eux un
environnement identique à celui dont ils disposaient en plateau. »
ment. Nos managers avaient également confiance dans
cette organisation pour leurs collaborateurs. Les équipes
et le management étaient sereins, car tous étaient déjà
habitués à travailler dans une confiance mutuelle.
Vos prestataires ont-ils également pu continuer ?
NS : Nous avons eu deux axes de travail à ce sujet. D’une
part, nous avons fait le point avec chaque entreprise
pour connaître leur organisation sur le travail en ligne.
D’autre part, nous avons identifié projet par projet les
prestataires qui allaient pouvoir continuer à distance,
un vrai travail de fourmi. Certains utilisaient Office 365,
ce qui a facilité les choses. Dans d’autres cas, nous avons
aidé à débloquer la situation en fournissant un accès VPN
ou des PC portables. Cette démarche a reçu un accueil
très favorable, pratiquement tous nos prestataires ont
joué le jeu du télétravail.
Nous avons une relation de bonne intelligence avec nos
fournisseurs, même si évidemment des aspects contractuels nécessitent d’être regardés, sur la volumétrie ou le
décalage de certains projets par exemple.
Pouvez-vous nous donner quelques chiffres
sur votre département ?