LMI MAG 3 Juin 2020 - Flipbook - Page 52
FOCUS
Développement
KUBERNETES : POURQUOI
UN TEL SUCCÈS ?
L’adoption de Kubernetes est encore plus rapide qu’on ne l’aurait pensé. Le caractère open source
et la grande ouverture du projet ne sont pas étrangers à sa fulgurante progression.
E
Matt Asay (adapté par Jean Elyan)
n 2019, la plateforme d’orchestration
de conteneurs était en production
dans 78% des entreprises interrogées par la Cloud Native Computing Foundation (CNCF). Difficile
de croire à la vue de ces chiffres que
Kubernetes n’a atteint le niveau 1.0
qu’à la mi-2015, soit un an après
son premier commit. Comme le disent certains, cette
expansion est « incroyablement rapide ». Et c’est vrai :
seulement un an auparavant, le rapport 2018 de la CNCF
indiquait que 58 % des entreprises utilisaient Kubernetes
en production. La puissance des conteneurs a fait ses
preuves et les sociétés cherchent à améliorer leur façon
de développer des applications. Ce rapport souligne
également à quel point l’open source est devenu essentiel à l’adoption à grande échelle des technologies.
Politique non interventionniste de Google
Ce n’est un secret pour personne : la popularité de
Kubernetes est due à sa communauté. Comme l’avait écrit
notre confrère d’InfoWorld en 2016, Kubernetes n’était pas
le premier à arriver sur le marché, Mésosphère et Docker
l’avaient précédé. Ce n’était pas non plus le seul outil
d’orchestration de conteneurs open source disponible.
Mais il était ouvert. Un logiciel peut être open source et sa
gouvernance très fermée, décourageant les contributeurs
potentiels (et les concurrents). L’entreprise Google, elle, a
adopté une autre tactique. Comme l’avait également écrit
notre confrère à l’époque : « Comment expliquer cet impact
extrêmement divers de la communauté entre Kubernetes,
52 / Juin / Juillet / Août 2020
Docker et Apache Meso ? » La réponse : Google, ou plutôt,
l’absence relative de Google. Contrairement aux autres
projets d’orchestration soumis chacun à la forte influence
d’un seul fournisseur, Kubernetes a bénéficié de la
politique non interventionniste de Google en matière de
développement continu et d’ingénierie maison. Après cinq
années d’existence, Kubernetes compte toujours comme
plus grand contributeur Google - suivi de VMware et de
Red Hat (d’après les contributions de l’an dernier) - mais il
ne tourne plus autour de lui et n’en est même pas proche.
Le projet compte pas moins de 35 000 contributeurs
répartis dans plus de 2 000 entreprises, pour un total qui
va au-delà du 1,1 million de contributions.
La communauté développe et améliore le projet
à très grande vitesse
Ce succès n’est pas lié au fait que Google a inventé la
technologie d’orchestration des conteneurs. L’entreprise
gérait des conteneurs en
utilisant un équivalent
CONFLUENT
(Borg) depuis une décenMICROSERVICES
nie. « Hors du monde open
Livre Blanc
source, Kubernetes (K8s)
restait un produit de niche
et un bien plus grand
nombre de charges de travail étaient confiés à Amacutt.ly/Microservices
zon Web Service, ce qui est
Sponsorisé par
moins le cas aujourd’hui »,
Confluent
remarque Steve O’Grady,
analyste chez RedMonk.