LMi-MAG 6 Mars 2021 - Flipbook - Page 16
ENTRETIEN
Alain MELON
PDG de HPE France
AM : En effet, nous avions décidé en 2019 de consolider
nos bureaux de la banlieue parisienne à Puteaux [près
de la Défense]. L’objectif était de faire ce déménagement
au mois de mars, mais, avec la crise, il n’a pas pu avoir
lieu. Cela s’est fait au début juillet avec une jauge limitée
de collaborateurs dans un bâtiment pleinement opérationnel, comprenant un centre de démonstration pour
les clients. Nous avons par ailleurs déménagé un centre,
qui était auparavant à l’Isle-d’Abeau, à Saint-Priest [dans
la région lyonnaise].
Est-ce que le télétravail et le flex office
vont devenir la norme ?
AM : Comme je l’indiquais, nous avions déjà un accord
de télétravail depuis 2010 et celui-ci va être adapté. Les
nouveaux locaux de Puteaux comprennent beaucoup
d’espaces collaboratifs. Nous ne sommes pas favorables
au 100% télétravail, nous fonctionnerons avec des ratios,
en fonction des personnes, de un à trois jours de télétravail. Il faut trouver le bon équilibre.
Antonio Neri, PDG et président de HPE,
prévoyait un programme de réduction des coûts
jusqu’en 2022. Est-ce que ce plan va toucher
la France et, si oui, dans quelle mesure ?
AM : Il s’agit d’un plan mondial avec un certain nombre
d’actions à la fois sur les opérations et les capacités de
négocier avec les fournisseurs. Cela touchera la France,
mais il n’y a pas d’éléments chiffrés par filiale.
Côté distribution, comment avez-vous géré
les relations avec vos partenaires pendant
la crise sanitaire ?
AM : Un premier élément était l’accompagnement. Nous
avons par exemple mis en place des dispositifs pour gérer
des problématiques de financement (sur les facturations
ou les encours). Et puis en second point, nous avons gelé
les programmes partenaires avec des seuils, des objectifs, des compétences. On a considéré que l’année pouvait
être une année blanche sur ce plan-là. On espère que
l’année 2021 sera un peu « plus normale » et on s’adaptera
en fonction des conditions sanitaires.
Vous avez développé l’offre Greenlake
(IT à la demande), est-ce que ce modèle
est adopté en France ?
16 / mars / avril / mai 2021
Nous prévoyons
d'aller encore plus loin que
la maintenance prédictive.
Avec l'IA, notre vision
est d'avoir, dans quelques
années, des datacenters
autonomes.
AM : Greenlake est une offre et maintenant une division
au sein de l’entreprise. La croissance de cette offre sur
les derniers trimestres est supérieure (+ 30 % à +50 %)
aux offres des fournisseurs de cloud public. Elle a pour
vocation de devenir un référentiel pour le cloud hybride
en gardant les bénéfices du cloud (agilité, flexibilité)
au sein de votre datacenter. Greenlake, c’est le cloud
qui vient à vous. Dans ce cadre, nous avons développé
un bundle avec des logiciels de gestion et du financement au sein de Greenlake. Ainsi, nous pouvons proposer du backup-as-a-service, du SAP-as-a-service, du
conteneur-as-a-service. En France, nous avons signé
des références notamment sur SAP. La crise a été un
accélérateur sur cette offre au point que la concurrence
se positionne sur ce marché.
Au sein de cette offre, y a-t-il des services
qui marchent mieux que d’autres, comme le
stockage par exemple ?
AM : Pas tellement, en tout cas pour le stockage primaire.
Mais la demande pour le backup-as-a-service a été
forte. Par ailleurs, sur la partie infrastructure, tout ce
qui tourne autour des conteneurs était réclamé avec le
développement des applications nouvelles générations.
A chaque discussion sur ces thèmes, les offres « as-aservice » arrivent sur la table car elles sont capables de
gérer l’évolutivité de la demande. On constate aussi que
les activités des clients génèrent de plus en plus de données structurées et non structurées, avec un besoin de
traiter ces informations à la périphérie.
Sur la partie cloud, comment voyez-vous la part
des applications qui sont sur le cloud public
et on premise ?
AM : Les grands cabinets de conseil estiment que 70 %
des applications sont dans des environnements on premise. Nous estimons que la migration vers le cloud se
fera vers l’hybride, car il y a un besoin de contrôle de la