LMi-MAG 7 Juin 2021 - Flipbook - Page 22
ENTRETIEN
Arnaud LÉPINOIS
PDG de HP France
Vous êtes présent sur le marché
des Chromebook. Que représente
ce segment de marché ?
AL : On constate une tendance sur ce marché mais
AL : Le développement durable est dans l’ADN de HP
sur notre gamme professionnel de PC avec une prise en
compte du recyclage dès la conception du matériel. C’est
aussi le cas sur les imprimantes qui utilisent des plastiques
recyclés et recyclables, tout comme les cartouches, en
construisant des capacités en Europe pour les recycler ainsi
que les toners en France. Le programme par abonnement
permet d’avoir une gestion de bout en bout du cycle des
cartouches.
Le recyclage s’étend aussi à l’impression 3D ?
un peu moins prononcée en France que dans les pays
anglo-saxons. On a vu un fort développement aux
Etats-Unis, en Angleterre et en même en Allemagne. En
France, Il n’y a donc pas eu d’effet boum, mais c’est une
plateforme qui est là pour durer où nous avons beaucoup
investi en amont. Il y a des déploiements dans les
grandes entreprises et dans l’enseignement, mais il faut
prendre en compte différents éléments : une compatibilité de l’environnement applicatif, la connectivité permanente et le déploiement de politique de sécurité sur
ce type de terminaux. Ces limitations vont se gommer
dans le temps.
AL : Oui, nous avons fait des annonces sur le recyclage
Hormis les PC, quelle a été l’impact de la crise
sanitaire sur la demande de périphériques ?
3D pendant la période du Covid avec la fabrication de
matériel de santé (respirateurs, écouvillons,…). C’est devenu un outil de production de crise. Maintenant la réalité
industrielle de la fabrication 3D est un peu différente. Il
faut un écosystème pour faire de la 3D, un service bureau,
un fabricant d’outils industriels et un industriel qui a
besoin de ces outils. Aujourd’hui, la construction de cet
écosystème ralentit un peu le déploiement et l’usage de
l’impression en 3D de grande série. Face à cela, nous
avons décidé de nous repositionner sur le marché moins
comme un vendeur, mais plus comme un industriel sur
certains verticaux.
AL : Il y a eu une très forte sollicitation sur les périphériques liées à la collaboration : écrans, stations d’accueil,
etc. Sur le marché de l’impression, le maître mot a été
là aussi l’équilibre, car les grands contrats d’impressions managées ont vu une réduction du nombre de
pages imprimées en l’absence de personnes au bureau.
Néanmoins, il n’y a pas eu de chute drastique du volume
de pages, car nous avons parmi les clients des réseaux
d’agences qui sont restés ouverts.
Il y a par contre une bascule très forte vers le home
printing porté par le télétravail et l’enseignement à distance. La demande a été forte sur les imprimantes et
les scanners, mais aussi sur la partie abonnement avec
l’offre Instant Ink qui permet de prévoir le renouvellement des cartouches avec des forfaits. En 2020, nous
avons presque triplé le nombre d’abonnés en un an et
en France nous sommes à plusieurs centaine de milliers d’abonnés. Habituellement dans le marché grand
public, on voit que cette offre de souscription arrive dans
le monde de l’entreprise avec la montée en puissance du
travail hybride.
Un revers de cette croissance des matériels PC
et imprimantes, c’est le recyclage. Comment
vous répondez à cette exigence ?
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des poudres utilisées en impression 3D. Quand on injecte une goutte de matériaux composites, on la dépose
dans une poudre pour qu’elle garde sa forme, puis elle
est chauffée pour construire la pièce. Une partie de ces
poudres peut être recyclée, mais une autre non. Sur ces
dernières, nous avons signé des accords avec des industriels notamment Ford dans le domaine de l’automobile.
Quelle est la tendance en France sur le marché
de l’impression en 3D ?
AL : On a vu l’accessibilité et la puissance de l’impression
Et quels sont ces verticaux ?
AL : Il y a le consumer goods comme la fabrication de
mascara ou notre partenariat avec les opticiens Atoll, et
une start-up pour fabriquer des lunettes à destination
des enfants dyslexiques. On peut citer aussi la création de semelles. Autre vertical, le packaging où toute
l’industrie, y compris nous, est en train de supprimer
le polystyrène pour aller vers de la pâte cellulose. Nous
sommes donc en train de designer et fabriquer les
moules via la 3D pour les industriels. Le troisième est
la santé avec la création d’orthèses, de prothèses pour
répondre à certaines pathologies de manière personnalisée. Enfin, il y a les industriels comme l’automobile
pour la création de pièces spécifiques. L’objectif est
d’être proactif sur ces marchés qui ont du mal à décoller.