LMi-MAG 7 Juin 2021 - Flipbook - Page 23
On parle beaucoup de la pénurie
de composants. Comment vous faites face
à cette problématique ?
AL : Des chiffres pour illustrer le problème : en 2019 le
marché du PC représentait 240 millions, 300 millions en
2020 et cette année il est prévu 365 millions de PC. On fabrique un million de PC par jour. Aucun industriel n’a les
capacités de prévoir et d’anticiper cette croissance d’où
la tension sur les semi-conducteurs qui touche tout le
monde. La question de la souveraineté de nos capacités
de production se pose de manière plus forte.
Nous subissons des problèmes d’approvisionnement
ce qui entraînent des retards de fabrications et de livraisons sur l’ensemble des gammes de produits. On a
des impacts de logistique avec une demande qui a été
pratiquement multiplié par 2. Les coûts des composants
ont mécaniquement augmenté, comme la mémoire, et
cela a des conséquences sur le prix des produits pour
l’utilisateur final.
Pour revenir sur les produits, vous avez aussi
une gamme de stations de travail, comment
se porte-t-elle ?
AL : La série ZBook est toujours en forte croissance.
Pendant la crise sanitaire, il y a eu de la demande pour
des stations de travail plus autonomes, car les créatifs et
les spécialistes de l’ingénierie avaient besoin de performances de traitement à la maison.
L’Union européenne va imposer des critères de
réparabilité sur les équipements électroniques.
Qu’en pensez-vous ?
AL : Sur cette réglementation, il faudra qu’on y aille. Cela
rentre dans le combat pour le développement durable. On
a beaucoup travaillé en écoconception pour ces questions
de réparabilité. Aujourd’hui, seuls nos laptops grand public disposent d’un indice de réparabilité. Il faut néanmoins mettre un petit bémol sur ce sujet. Nous travaillons
sur des composants sensibles et il faut s’assurer que la
réparation soit faite dans le bon réseau, avec les bonnes
certifications. Il faut structurer une filière de réparabilité,
notamment pour la seconde vie des machines.
donneurs d’ordre (régions, départements, …), cela va être
un challenge d’accompagner et d’éduquer ce secteur. Par
ailleurs, nous avons mis beaucoup d’emphase sur la collaboration avec les différentes annonces lors du CES [ndlr.
Consumer Electronics Show, de janvier 2021] autour des
caméras et des micros plus intelligentes.
Le futur de HP France, c’est aussi dans le domaine du
printing notamment sur le large format pour les industriels, qui affiche une grande croissance. Enfin, il y a des
produits connexes qui vont arriver autour du microfluidique, c’est-à-dire la capacité à doser finement le besoin
en encre ou en matériaux 3D. Un troisième segment est
envisagé dans le domaine de la santé avec la capacité à
doser des médicaments ou à diagnostiquer. Les buses
sont capables d’injecter, mais aussi d’aspirer et on peut
imaginer des équipements capables de s’appuyer sur le
printing et le compute pour réaliser cela. Des annonces
devraient être faites au cours du deuxième semestre
2021.
En 2020,
nous avons presque
triplé le nombre
d’abonnés en un an,
et en France nous
sommes à plusieurs
centaine de milliers
d’abonnés.
APPROFONDIR
Quelles sont les évolutions pour HP France
dans les prochains mois ?
AL : La demande devrait rester forte. Sur le taux d’équi-
pement, on voit que sur le télétravail nous ne sommes pas
encore au niveau de l’Angleterre et des Etats-Unis. Sur la
télé-éducation, le marché est fragmenté avec différents
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