LMi-MAG 7 Juin 2021 - Flipbook - Page 3
ÉDITO
Le mirage du cloud souverain bleu azur
N
euf ans après le catastrophique lancement du
projet de cloud souverain Andromède, annoncé avant l’élection présidentielle de mai 2012
et porté par l’État, Orange, Thalès et Dassault
Systèmes (Capgemini avait préféré se retirer du
projet), le paysage français du cloud est en passe d’être totalement dominé par des acteurs étrangers. Les datacenters
à 20 mégawatts poussent comme des champignons pour
accueillir les infrastructures d’AZURAWSGCP sur les épines
dorsales réseau. Pas de fournisseurs allemands, espagnols
ou britanniques sur le podium mais des géants américains et
chinois. Les prétendants français se sont pragmatiquement
ralliés à ces acteurs : Huawei (avec OpenStack) s’est imposé
en catimini chez Orange, Deutsche Telekom et Telefonica ;
AWS chez Orange ; Google Cloud chez OVH qui va également
travailler avec Nutanix ; VMware chez un peu tout le monde ;
et, dernier exemple en date, Microsoft Azure chez OBS et
Capgemini avec le projet Bleu.
Loin de moi l’idée de pointer un quelconque retard technologique en France, mais, même après l’échec d’Andromède,
il faut noter l’incapacité des fournisseurs français et même
européens à s’accorder autour d’un solide projet cloud. Gaia-X
est infiltré par les AZURAWSGCP et, même sans Privacy Shield
(cutt.ly/privacy-shield), les entreprises et le secteur public
français se tournent de plus en plus vers les trois plus gros
acteurs du marché. Aucun fournisseur en Europe n’est capable
d’aligner des IaaS, PaaS et SaaS aussi complets et innovants
qu’AZURAWSGCP. Et ne venez pas me parler d’un fournisseur
des Hauts-de-France qui a été surmédiatisé ces derniers
mois. Alors, un cloud souverain bleu azur nous parait abracadabrantesque quand on connait les contraintes du Cloud
Act mis en place par l’administration Trump. Mais, comme il
s’agit d’une offre que les entreprises attendent, le mirage peut
faire illusion.
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cutt.ly/Abo-LMi
Serge Leblal
Directeur des rédactions
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