LMi-MAG 7 Juin 2021 - Flipbook - Page 41
prenons le temps d’expliquer le fonctionnement de l’organisation dans son ensemble aux employés pour qu’ils
maîtrisent les conséquences de leur travail sur celle-ci,
explique Cédric Derville. Et qu’ils aient conscience de ce
qui vient avant et après eux. » Pour Laurent Parpet, la
méthode lean valorise les collaborateurs puisque chacun
peut apporter des améliorations à son environnement de
travail. « On considère ainsi tous les employés non seulement comme des bras, mais aussi comme des cerveaux.
Qui plus est, quand on fait appel de cette façon à l’intelligence des personnes, on favorise leur engagement »,
explique le DRH, pragmatique. Pour Cédric Derville et
Laurent Parpet, ces méthodes sont ainsi également des
outils de motivation et d’engagement des équipes. « Ces
petites avancées en continu apparaissent comme des
victoires directement visibles par les équipes. Et cela
donne envie d’avancer. » Chez Tech Data, l’empilement
de processus installés au fil des acquisitions de sociétés
« rendait le travail difficile, voire douloureux, se souvient
son DRH France. Il fallait remettre de l’ordre, et impulser
une culture plus unifiée. » La filiale française a donc opté
pour l’amélioration continue pour que progressivement
les différentes fonctions de l’entreprise s’entendent et
travaillent ensemble. « Les processus et le changement
de culture, ce sont des hommes, poursuit Laurent Parpet.
Tech Data France fonctionnait déjà comme ça, c’était un
terreau favorable. »
La logistique chez Tech Data,
terrain de jeu idéal
En 2019, le grossiste a décidé de démarrer cette transformation au sein son entrepôt de Bussy-Saint-Georges
(Seine-et-Marne). C’est la spécificité de sa logistique
qui a motivé le choix de Tech Data. Pour commencer,
le distributeur promet une livraison le lendemain de
la commande, ce qui impose d’allier agilité et rapidité,
quelles que soient les marchandises. Mais surtout, la
nature même de cette fonction, au cœur de l’activité de
l’États-Unien, est une bonne raison de rechercher son
optimisation en priorité. Son directeur, Cédric Derville
cite le directeur général d’Endpoint Solutions France,
Antonin Martinot qui qualifie de « salades de luxe »
les commandes qu’il traite. Extrêmement périssables,
car composées de produits high-tech vite obsolètes, elles
ont aussi une valeur très élevée. « C’est un gros enjeu
de réception, de stockage, d’expédition, de livraison, insiste le directeur logistique. Cela implique de nombreux
protocoles dès l’arrivage. » Des caméras filment tout,
par exemple, de bout en bout, de l’arrivée des produits
jusqu’à l’emballage. Le parcours et la formation de Cédric
Derville et Laurent Parpet ont parachevé l’envie de tester
Ces petites
avancées en continu
apparaissent
comme des victoires
directement visibles
par les équipes.
Et cela donne
envie d’avancer.
la démarche dans l’entrepôt. « Quand Cédric Derville est
arrivé en 2017, nous nous sommes tout de suite trouvés
sur la même longueur d’onde, raconte le DRH, qui avait
déjà commencé à travailler sur le passage en lean de Tech
Data.» Le directeur logistique avait en effet à son actif son
expérience de l’industrie automobile et sa certification
Black Belt Six Sigma, le plus haut niveau de formation
sur le sujet. Le DRH avait quant à lui participé au déploiement du lean chez l’Allemand Kuehne+Nagel.
L’entrepôt français de Tech Data est un terrain de jeu
imposant. Le grossiste états-unien a choisi de n’avoir
qu’une seule grande plateforme logistique par région
qu’il dessert, et Bussy-Saint-Georges est la plus importante du groupe. Elle dispose de 48 000 mètres carrés
de stockages pour 20 000 références et gère 4 000 à
6 000 commandes par jour contenant entre 7 000 et
14 000 références. Elle accueille entre 130 et 200 salariés
en fonction des saisons sur un effectif total de 735 chez
Tech Data France. Parcouru par 3,6 km de convoyeurs,
le site n’est pas encore robotisé. Mais Tech Data France
étudie des équipements tels ceux des Français Exotec
Solutions ou Scallog pour une mise en place en 2021
et 2022. La solution devra être européenne et compatible avec la version Extended Warehouse Management
de SAP que le grossiste déploie. La plateforme dispose
d’une localisation particulière puisqu’elle est installée
au siège de la filiale, avec la direction générale, les services commerciaux, marketing, ressources humaines,
juridique, etc. « Les intérimaires peuvent tout à fait
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