LMi-MAG 7 Juin 2021 - Flipbook - Page 43
initiative qui peut interroger sur son caractère « gadget »
proche des boîtes à inefficaces idées des années 80. « Au
contraire, c’est un anti-boîte à idées, se défend le directeur logistique. Cela demande une relation de confiance
et du courage managérial. Nous n’avons aucun tabou. »
Outre la résolution de problèmes du quotidien, des réponses à des questions administratives ou de gestion
des ressources humaines, par exemple, le panneau s’est
révélé un bon moyen pour désamorcer les rumeurs. À la
grande surprise de la direction, un employé s’est ainsi
interrogé sur la date de déménagement de l’entreprise.
L’occasion pour le management de préciser qu’aucune
décision de la sorte n’avait jamais été envisagée ! Pour
Cédric Derville, « la dynamique du lean suit par nature
le sens “bottom-up”, et son premier effet est donc managérial ». Il évoque un climat social amélioré et un sentiment d’écoute aussi bien du côté des collaborateurs
que des managers. Quant à la mesure de réussite de la
démarche, le directeur logistique indique avoir le taux
d’erreur dans la préparation de commandes le plus faible
des neuf plateformes européennes de Tech Data. Parmi
ces dernières, le site français affiche par ailleurs la productivité la plus importante avec un écart de 20 % par
rapport à la deuxième.
« L’amélioration continue est un changement d’organisation et de culture, résume Laurent Papet. C’est une
nouvelle façon de penser son travail et pour les collaborateurs, de découvrir le sens de leur travail. Chez Tech
Data, la symétrie des attentions (entre client et employé,
NDLR) est une philosophie d’entreprise et cette démarche
en est un des maillons. » Autrement dit, le lean accroîtrait
la satisfaction du client en améliorant celle des employés,
et vice-versa. Et le DRH de rappeler que ce n’est surtout
pas une révolution. « Ce serait même le meilleur moyen
de conduire à l’échec. »
ANTICIPER LA TRANSFORMATION DIGITALE
DES MÉTIERS
Tech Data considère que la digitalisation,
et en particulier les médias sociaux, le mobile,
les analytiques et le cloud, ont un impact sur la moitié
de ses métiers. Mais il préfère parler de transformation
des compétences que de disparition des métiers.
« Un commercial chargé de recruter des clients va de
plus en plus se servir d’un tableau de bord qui héberge
des indicateurs de productivité, donne comme exemple
Laurent Parpet, DRH. Ne pas savoir s’en servir, c’est
compromettre la bonne marche de l’entreprise. »
Le grossiste identifie donc les compétences
nécessaires à l’évolution de certains employés, et les
accompagne pour les acquérir. Comme beaucoup
d’entreprises aujourd’hui, Tech Data France distingue
d’un côté les compétences techniques propres à
l’exercice d’un métier et la culture ou l’ouverture
d’esprit. Pour les premières, le distributeur ne se
juge pas forcément très novateur. Les formations
se déroulent essentiellement en e-learning avec des
formats courts et répétés, conçus avec des partenaires
puis internalisés. Pour mesurer l’efficacité des
cours, le grossiste procède à des évaluations par
quiz et des entretiens avec les managers. Il prône
une transformation ludique des compétences, mais
compte aussi sur des méthodes parfois radicales.
« Tous nos directeurs sont des adeptes d’Excel, raconte
ainsi le DRH. Quand notre CDO (chief digital officer)
leur a montré Tableau, ils ont été impressionnés. [Lire
l’intégralité de l’encadré sur lemondeinformatique.fr]
© DR
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En faisant participer tout le monde, le lean a, selon
le directeur logistique Tech Data, amélioré le climat
social et développé un sentiment d’écoute aussi bien
chez les employés que chez les managers.
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