LMi-MAG 7 Juin 2021 - Flipbook - Page 9
les pratiques de tout petits éditeurs qui ont souvent des
sauvegardes sur le même site ! Parfois, respecter nos
demandes est une vraie difficulté pour les petits éditeurs mais il leur faut faire avec. Ces acteurs sont bien
conscients que nous les tirons vers le haut.
Dans la protection de l'enfance, nous sommes exceptionnels avec nos 80 établissements. Nous allons contractualiser avec un éditeur dont nous serons le principal client.
Le contrat inclut des clauses de révision de sa sécurité.
L'éditeur est très motivé par notre référence, et il sent
que nous l'amenons à s'améliorer. De plus en plus, nous
optons pour de l'hébergé mais les exigences des hébergeurs sont parfois inférieures aux nôtres.
Pourquoi, dans ce genre de cas, n’optez-vous
pas pour du on premise ?
AJ : En 2017, avec Jaguar Network, nous avons créé deux
datacenters redondés au niveau de toutes les couches avec
de très hautes exigences. Mais toutes les solutions ne sont
pas disponibles on premise ! En effet, gérer un double
modèle hébergé/on premise est complexe pour l'éditeur.
Cegid veut aller vers du SaaS mais est conscient que le
double modèle est, selon lui, obligatoire pour encore
plusieurs années, car ses grands clients ont une architecture où domine le on premise avec des personnalisations. C'est la même chose que SAP, PeopleSoft ou Oracle
E-Business Suite : les nouveaux clients optent pour le
cloud, les anciens se convertissent peu.
Pour les petits acteurs, la dualité est difficile à assurer.
Nous sommes obligés de faire avec, mais avoir des exigences élevées amène une vraie logique gagnant-gagnant.
Notre intérêt est la pérennité, la sécurité... ce qui est aussi
le cas de l'éditeur qui, a priori, tient à survivre. Par
exemple, nous exigeons de tous nos fournisseurs qu'ils
disposent d'une cyberassurance alors que c'est encore
rare chez les éditeurs. Parfois, nous leur accordons un
délai de mise en place.
Côté bureautique, quels sont vos choix ?
Les modalités d'accueils évoluent. Avant, nous avions de
grands internats et les équipes se voyaient tout le temps.
Maintenant, la tendance est au logement diffus, avec des
appartements dispersés en ville. Du coup, les équipes
se croisent moins. Et, de ce fait, elles doivent recourir
beaucoup plus au collaboratif, à la dématérialisation, à
des workflows (par exemple pour les congés payés), à
des dossiers enfants dématérialisés... Et nous sommes
dans un secteur où l'informatique est souvent vécue
comme une contrainte empêchant d'être avec le jeune.
Evidemment, il y a de très gros enjeux RGPD sur des
dossiers de placements judiciaires qui comportent des
données médicales et sociales parfois lourdes. Des solutions avec des GED intégrées vont permettre de mieux
garantir nos obligations RGPD que des fichiers stockés
sur un serveur.
Comment avez-vous abordé le RGPD,
justement ?
AJ : Le RGPD nous aide ! C'est une véritable opportunité
qui pousse à mieux s'outiller, à mieux se structurer et... à
purger les données ! Pour réduire le stockage, c'est une
solution parfaite. Avant, on gardait tout en se disant que
ça pourrait peut-être servir. Personne ne voulait être
celui qui a fait détruire quelque chose qui aurait été
utile. Là, le RGPD impose un nettoyage selon des règles
précises. Il impose de fixer des durées de conservation.
Finies les innombrables copies de secours ! RGPD et
green IT vont bien ensemble de ce point de vue.
Comment avez-vous traité la crise sanitaire
avec ses obligations de confinement ?
AJ : Notre cœur d'activité ne peut pas s'arrêter : l'accueil
est nécessairement 365 jours par an, sept jours sur sept,
vingt-quatre heures par jour. Les actualités télévisées
ont beaucoup parlé des EHPAD mais pas du tout des
120 000 jeunes protégés en France, avec en moyenne
un salarié par jeune. [Lire l'intégralité de l'entretien sur
lemondeinformatique.fr]
AJ : Nous avons opté pour l'offre Office 365 en 2015
pour la messagerie et le collaboratif plus un Office on
premise avec licence perpétuelle pour la bureautique,
notamment grâce à la politique généreuse de Microsoft
vis-à-vis du secteur socio-éducatif.
L'informatique arrive de plus en plus dans le cœur de
nos métiers. Cela implique de devoir accroître l'équipement de nos équipes. En 2016, il y avait 2700 PC. En 2021,
nous en sommes à 4000. Le parc informatique croît plus
vite que nos effectifs.
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