LMi-MAG 9 Sept 2021 - Flipbook - Page 3
ÉDITO
L’Internet des villes et l’Internet des champs
E
n villégiature dans le Luberon cet été, force
est de constater que les zones blanches ne
se limitent pas aux déserts ruraux, mais
concernent également des lieux touristiques très fréquentés en cette saison par les
cyclistes, les randonneurs et les dépités du littoral. Si
la fibre optique est bien arrivée à l’Isle-sur-la-Sorgue
ou à Maubec, l’ADSL est particulièrement anémique
à Gordes, et la 4G presque aux abonnés absents. Les
restaurateurs, les hôteliers et les entreprises locales
subissent un désinvestissement flagrant des principaux
opérateurs et des pouvoirs publics, qui ne parviennent
pas à imposer un service minimum pourtant essentiel
à l’heure de la dématérialisation des démarches administratives.
Le numérique est aujourd’hui sur toutes les lèvres, mais
une fois sorti des agglomérations, c’est la misère digitale
avec une France à deux vitesses. Dans un rapport publié
le 16 janvier 2020, l’ancien défenseur des droits Jacques
Toubon indiquait que « dans les communes de moins
de 1 000 habitants, plus d’un tiers des habitants n’ont
pas accès à un Internet de qualité, ce qui représente
près de 75 % des communes de France et 15 % de la population ». Heureusement, des fournisseurs d’accès
Internet alternatifs, comme French Data Network ou la
Société coopérative d’aménagement numérique icaunaise, à Joigny, viennent aider les communes rurales à
monter des réseaux radio artisanaux accessibles aux
particuliers comme aux petites entreprises. Des initiatives locales indispensables puisque le plan France très
haut débit, lancé en 2013, et le New Deal Mobile, initié
en 2018, peinent à éradiquer la fracture numérique et à
assurer une égalité d’accès à Internet à tous les Français.
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Serge Leblal
Directeur des rédactions
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