LMi-MAG 9 Sept 2021 - Flipbook - Page 9
© Xavier Granet
BD : Je suis rattaché au directeur général adjoint en
charge des réseaux France, Sébastien Proto. Cela permet un bon alignement de l’IT par rapport à l’ambition
des métiers de rapprocher les banques du Crédit du
Nord et de Société Générale pour créer une nouvelle
banque.
Vous achevez le plan stratégique 2017-2020.
Quel bilan en tirez-vous ?
CL : En novembre 2017, nous avions annoncé ce plan
avec les composantes stratégiques des métiers et des objectifs précis en matière de transformation numérique.
Le but était bien de saisir les opportunités offertes par le
digital et de mettre à disposition des métiers les moyens
de leur transformation. Le tout est qu’ils puissent disposer des outils dont ils ont besoin pour mettre en œuvre
leurs stratégies.
Transversalement, nous avons poussé l’open source et
l’agilité et nous avons travaillé sur quatre axes afin de
poser les briques technologiques nécessaires. Il s’agissait
de faciliter la vie des développeurs en adoptant massivement le cloud, de faciliter également le partage des
données et des fonctions via un catalogue groupe d’API,
d’accroître les usages de la data et enfin d’augmenter
(toujours et encore) le niveau de sécurité, une banque se
devant d’être un acteur de confiance.
Tous ces vecteurs ont été bien mis en œuvre. Nous avons
à ce jour plus de 4 000 API dans notre catalogue et notre
SI est à 80 % dans le cloud hybride. Les actifs technologiques sont très solides et permettent aux métiers de se
développer. Nos objectif sont donc atteints.
Revenons sur votre politique open source.
Que cherchiez-vous par celle-ci ?
CL : La politique Open Source First trouve son origine
dans plusieurs raisons. Tout d’abord, il s’agit d’éviter
une dépendance vis-à-vis des fournisseurs et des coûts
de licence. C’est aussi un facteur d’évolutivité car le
fonctionnement communautaire permet des évolutions
constantes. Enfin, en termes de ressources humaines,
c’est un facteur d’attractivité pour les profils que nous
recherchons car les développeurs obtiennent de ce fait
une visibilité et ainsi une crédibilité devant leurs pairs.
La migration des bases de données d’Oracle vers
PostGreSQL est un bon indicateur. Elle atteint aujourd’hui
les 35 %. Nous avons la même approche sur les applicatifs
comme sur le middleware.
Même sans achat de licence, l'open source
n'est pas gratuit. Qu'en est-il en termes
de coût total de possession ?
« Nous avons à ce jour plus de 4 000 API dans notre catalogue et notre SI
est à 80 % dans le cloud hybride », Christophe Leblanc, directeur des
ressources et de la transformation numérique du groupe Société Générale.
CL : L’objectif ici a été et demeure d’éviter des coûts alors
que naturellement, l’ « empreinte digitale » de la Banque
s’est accrue et s’accroît encore.
BD : Sans cette volonté de favoriser l’open source, nos
coûts se seraient envolés alors que nous avons réussi à
les contenir, voire à les optimiser.
CL : Et nous en avons profité pour rationaliser les
contrats avec les grands éditeurs. Les négociations ont
été complexes. Mais nous avions montré que nous étions
capables de migrer d’une solution à l’autre. C’est donc
l’un des bénéfices concrets de l’open source... Même s’il
n’est pas pertinent dans tous les domaines ou sur tous
les périmètres.
BD : Comme le portage d’une base de données en open
source coûte de l’argent, nous avons privilégié le fait de
faire ces portages à l’occasion des refontes des applications dans le cadre de notre transformation digitale.
Qu’un éditeur sache que nous pouvons migrer et que
nous l’avons déjà fait change souvent la donne dans les
négociations.
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DE L’ENTRETIEN
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