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piloter l’entreprise un peu différemment ces deux dernières années. Objectif principal : retenir les clients existants. Et de fait, le taux de rétention atteint maintenant
93 %. Rien de surprenant à cette progression. Au début de
son parcours, Bonitasoft a voulu tester différents marchés
et types de clients. « Nous avions un taux de croissance
énorme avec de nombreux petits comptes ». Or, les petits
clients ont tendance à « churner », reconnaît le PDG, passant d’un éditeur à l’autre suivant les projets. Avec l’expérience, l’éditeur français a donc creusé son sillon avec les
grands comptes sur des projets critiques où il confirme
sa pertinence. Ses priorités commerciales se cristallisent maintenant sur l’Europe et les Etats-Unis, les deux
marchés de référence pour Bonitasoft, même si la société
réalise toujours 16 % de son activité en Amérique latine à
travers des partenaires locaux (le marché est complexe,
chaque pays est différent).
Sur l’approche low code, Bonitasoft se montre prudent.
S’il la revendique, à l’instar des autres acteurs historiques
du BPM, Miguel Valdés-Faura met les entreprises en
garde. D’Outsystems à Mendix en passant par ServiceNow
et Salesforce, tout le monde fait du low code, expose-t-il.
Mais il est dangereux de laisser croire que le low code
permet de se passer de développeurs. Dire que l’on
peut mener un projet de transformation digitale avec
une banque en croyant que les équipes métiers vont
concevoir l’application en low code, cela prête à sourire,
pour le moins, souligne-t-il. « Oui, l’équipe métier va
travailler avec l’équipe technique, mais c’est dangereux
de prétendre que l’on peut réussir sans développeurs ».
Pour tout projet, Bonitasoft s’enquiert en préambule des
profils techniques impliqués. Selon le niveau de criticité
du chantier, l’éditeur préfère le refuser si le client veut
s’y engager sans partenaire ni développeur. Ce qui peut
se faire pour de petites applications métiers n’est pas
soutenable pour des projets sophistiqués. « Inutile de
donner de faux espoirs », déclare Miguel Valdés-Faura.
S’il y a le moindre problème, l’image est mauvaise pour
tout le monde, avance-t-il en insistant sur le fait que
Bonitasoft se focalise justement sur les projets complexes.
Parmi les contrats français de l’éditeur, il cite Crédit
Agricole, Maif, Orange et plusieurs ministères. « Ces
quatre exemples sont assez représentatifs de nos différents clients ». Les banques, assurances et opérateurs
de télécommunications évoluent dans des conjonctures
très concurrentielles où la priorité numéro une est de
chiper des clients aux autres et de les retenir, d’où la
nécessité d’une transformation numérique. « Quant au
secteur public, c’est l’un des marchés historiques du
BPM, surtout en Europe », rappelle le dirigeant.
© DR
L’approche low code,
à aborder avec précaution
Miguel Valdés-Faura, cofondateur et PDG de Bonitasoft,
accompagne des projets multidisciplinaires.
Devops et amélioration
des processus par l’IA
Quand on l’interroge sur les particularités de Bonitasoft
face à la très forte concurrence existant sur le marché
du BPM, du low code et des projets de transformation,
le cofondateur met en avant la démarche open source.
Celle-ci permet de ne choisir qu’une partie de la plateforme et d’offrir une flexibilité au client. Le dirigeant cite
ensuite l’extensibilité. « C’est un peu lié. Sur certaines
applications que vous voulez customiser, on peut ajouter
son code », explique-t-il. « Nous outillons les équipes
de développement et pas seulement les métiers. » Aux
développeurs, Bonitasoft fournit à la fois une interface
graphique simplifiée avec des fonctions « click and drag »
et permet aux développeurs web confirmés d’ajouter
leur propre code. « Et les deux équipes vont travailler
ensemble au fil de l’eau ; c’est pour cela que c’est important que les équipes techniques participent au projet »,
souligne le PDG.
Autre point important : le développement itératif et
agile. « L’effet tunnel des projets, tout le monde en a
assez », pointe Miguel Valdés-Faura. Les deux derniers composants, vendus séparément de la plateforme
Bonita, se concentrent donc sur la livraison continue
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