LMi-MAG14 juillet - Flipbook - Page 21
« NOUS INTÉGRONS
LE SEARCH ET L’ANALYTIQUE
À LA BASE DE DONNÉES »
Depuis juillet 2020, Mark Porter est le chief technology officer de l’éditeur de base de données
NoSQL MongoDB. Lors d’un récent passage à Paris, ce vétéran de l’industrie IT, passé par
Oracle, AWS et la Nasa, nous a exposé sa vision du secteur des bases de données et du futur
de la technologie MongoDB. Selon lui, la database doit prendre en charge l’analytique
et le search, et toute la plomberie de synchronisation avec les mobiles en réinventant ainsi
le troisième niveau des architectures à trois niveaux.
Propos recueillis par Maryse Gros
Vous êtes impliqué depuis plus de trente ans
dans l’ingénierie informatique et les bases
de données, vous avez travaillé pour Oracle,
la Nasa, AWS, Grab… Comment décririez-vous
les forces en présence aujourd’hui dans
le secteur des bases de données ?
Mark Porter : Les développeurs ont toujours constitué
une force très puissante dans l’industrie des bases de
données. Cependant, pendant longtemps, c’étaient en fait
les cadres exécutifs, les directions, qui prenaient les décisions pour leurs entreprises. Je pense que c’est terminé.
Avec l’avènement du NoSQL au début des années 2000, les
développeurs ont commencé à décider des technologies
qu’ils voulaient utiliser, sans tenir compte des contrats
que les dirigeants négociaient de leur côté. Et que ce soit
des experts qui prennent ces décisions s’est avéré positif
pour les entreprises. Maintenant, bien sûr, elles doivent
choisir des technologies sécurisées, qui sont stables, au
bon prix et dans le cadre de contrats bien négociés. Et
donc, lorsque nous, en tant que fournisseur, les rencontrons, il y a ces deux dynamiques. Mais typiquement, de
plus en plus, nous constatons que tout commence avec les
développeurs, puis nos équipes commerciales travaillent
avec l’entreprise à mesure que des cas d’usage sont mis
en production avec nos solutions.
Quelles sont les technologies utilisées,
entre NoSQL et SGBD traditionnels ?
MP : Je constate de façon générale que les gens opti-
misent pour que le développement soit prévisible et
agréable. Cela signifie qu’ils cherchent à développer
des architectures basées sur les microservices dans
lesquelles les données sont protégées via des API. Ils ne
construisent plus de bases des données monolithiques
gigantesques basées sur des SGBDR avec 23 000 tables
pour une seule application. Plus personne ne fait cela.
Les délais de déploiement des projets ne se comptent
plus en mois ou en trimestres, mais en jours, tout au
plus en quelques semaines. Il faut donc faire en sorte
que les choses soient simples pour chaque situation et
complexes dans leur ensemble. Le travail de chaque développeur doit être simple, il doit pouvoir utiliser des
technologies comme MongoDB, ou comme Confluent
ou comme Databricks, qui leur permettent de faire leur
travail facilement. Plus personne ne s’engage dans des
technologies relationnelles complexes car le marché n’a
plus de patience pour ces déploiements. Je parlais récemment avec le CTO d’une entreprise ayant une équipe
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