LMi-MAG14 juillet - Flipbook - Page 29
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La plupart des contributeurs, chargeurs et transporteurs,
n’ont même pas d’analyse de leurs propres flux.
ter et Institut du commerce (lire encadré). La démarche
consistera à modéliser les tournées et donc le flux de
marchandises pour les optimiser. Pour cela, les membres
du projet tentent de convaincre des logisticiens et chargeurs volontaires (grande distribution, e-commerce,
industrie) de mettre en commun de façon anonymisée
les éléments de leurs tournées. Il s’agit en particulier
de disposer du nombre et du type de colis transportés
dans une zone urbaine qui, contrairement au nombre
de véhicules de livraison en circulation, au volume et au
poids des marchandises, n’est pas connu.
La combinaison et l’analyse des data des uns et des
autres, associées à des informations sur la situation et
l’occupation des parkings, les horaires de circulation
en ville, le positionnement des entrepôts, les typologies
de véhicules, etc. doivent alimenter la scénarisation de
nouvelles organisations. L’objectif final consistant à
mettre ces analyses à disposition de tous les acteurs de
la chaîne logistique en priorité et éventuellement également des collectivités.
L
a logistique urbaine doit à la fois répondre aux évolutions de la consommation comme l’e-commerce, le vrac,
le local ou l’économie circulaire et
s’adapter aux enjeux de la RSE, aux
réglementations et aux exigences des
collectivités. Reste qu’il s’agit d’une
question complexe avec des paramètres nombreux et de natures différentes, comme les
typologies de véhicules utilisés, les conditions de circulation et de stationnement, les réglementations de type
ZFE (zones à faible émission), la localisation, les comportements, etc.
Un défaut de données
sur les flux de marchandises
De plus, pour trouver des réponses, un élément central
fait défaut : la data. C’est à cet aspect que s’attaque depuis mi-2021 le projet Evolue, porté principalement par
trois associations : France Supply Chain, Club Démé-
La protection juridique du partage des données
Les défis sont nombreux. Pour commencer, la plupart
des contributeurs, chargeurs et transporteurs, n’ont
même pas d’analyse de leurs propres flux, si l’on en
croit les membres du projet. Par ailleurs, sans surprise,
il est difficile de les convaincre de mettre à disposition
et de mettre en commun ce type d’informations. « Pour
l’instant, la majeure partie du projet est consacrée au
cadrage juridique des contrats concernant ces données,
avec le RGPD et l’anonymisation », confirme Eymeric de
Pelleport, directeur du développement et des partenariats du réseau de veille et d’open innovation logistique
Sprint Project, membre du projet. Avec la pandémie de
Covid-19, c’est la seconde raison pour laquelle le projet n’a démarré que mi-2021, avec un an de retard (voir
planning en encadré). L’anonymisation fait partie intégrante du contrat et les données ne passeront que par
un unique point d’entrée chez PTV. L’éditeur de modélisation du transport utilise un hébergement externe
exigeant référencé par le secteur pharmaceutique. Un
serveur entièrement sécurisé et situé en France garantit
la protection des données collectées et la conformité au
RGPD. Le logiciel de traitement statistique et de modélisation de transport Visum de PTV sera installé et donc
isolé au sein d’une machine virtuelle.
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