LMi-MAG14 juillet - Flipbook - Page 3
ÉDITO
Un métavers, pour quoi faire ?
L
a récente annonce de Jamespot sur le lancement d’un métavers
2D interroge sur les projets autour de ces technologies d’immersion et de réalité virtuelle (AR et VR). Si le métavers aura un
rôle important à jouer dans le monde du travail, certains usages
professionnels restent encore à inventer. Les réalités virtuelles
et augmentées sont déjà utilisées dans les entreprises, notamment dans le
marketing (produits de beauté, par exemple), la formation, l’ingénierie et
la fabrication, l’immobilier et d’autres industries. Et les développements
en cours devraient accélérer la diffusion de ces usages avec des réunions
d’affaires à distance dans des espaces virtualisés via des avatars. Une amélioration intéressante par rapport aux réunions Zoom pour tous ceux qui
accepteront de travailler avec un casque VR.
Si le terme de métavers a été inventé en 1992 par l’auteur de SF Neal Stephenson
dans son livre Le Samouraï virtuel, le concept était déjà présent dans des
ouvrages cyberpunks, notamment dans le célèbre Neuromancien (1984), de
William Gibson. Mais le lien avec Internet est arrivé un peu plus tard et a été
très bien mis en scène dans Ready Player One (2011), d’Ernest Cline. Dans
les récits d’anticipation - comme dans le film Matrix -, le métavers est une
version d’Internet en mode réalité virtuelle, où un univers alternatif existe
dans un espace VR partagé utilisant des concepts du monde réel comme les
routes, les maisons et les objets du quotidien. Les gens se déplacent dans
cet univers en tant qu’avatars, représentations 3D plus ou moins fidèles, qui
interagissent avec d’autres personnes, via leurs avatars, et des entités qui
sont en réalité des agents logiciels.
Pour revenir au métavers en cours de développement, il ne sera pas unique
et global, nous aurons affaire à de nombreux espaces, mondes et plateformes
virtuels en ligne, probablement des milliers. Ce ne sera pas seulement pour le
jeu, mais pour le travail, l’éducation et les réseaux sociaux. Des centaines de
start-ups et de grands groupes comme Apple, Meta et Microsoft travaillent
d’arrache-pied pour construire ces espaces virtuels du futur, en développant des casques et des lunettes, des graphiques avancés, des logiciels de
modélisation, des outils de mise en réseau et de sécurité. Reste à savoir qui
dominera ce nouvel espace d’interaction sociale et réussira à réunir le plus
grand nombre de personnes.
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cutt.ly/Abo-LMi
Serge Leblal
Directeur des rédactions
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