LMi-MAG14 juillet - Flipbook - Page 31
dressement pour le transport urbain de PTV permettront
d’établir qu’en réalité 70 véhicules ont circulé. « Mais
statistiquement, plus on dispose de data, plus l’étude a
de la valeur et moins les résultats doivent être redressés, note Pierre Gozard, account manager chez PTV
Groupe France. Tout l’enjeu est de le faire comprendre
aux contributeurs. » Une fois ces traitements réalisés,
les data viendront alimenter le modèle de déplacement
global avec les flux de véhicules par axe de circulation
ou par kilomètre, les axes les plus empruntés, les points
de livraison les plus fréquentés, l’analyse des émissions
de gaz à effet de serre, de particules fines et d’oxydes
d’azote, etc. Ces modèles sont intégrés au modèle routier
national de PTV.
Les paramètres peuvent ensuite être modifiés dans la
simulation : limitation de la circulation pour certaines
catégories de véhicules, autorisation de la massification, création d’un hub logistique… Visum dispose
d’une interface SIG (système d’information géographique) avec une cartographie comprenant les axes
routiers pour visualiser la charge transportée sur chacun de ceux-ci. S’y ajoutent des tableaux de bord enrichis de graphiques de différents formats. Le logiciel
s’interface aussi avec PowerBI. « Toutes les analyses du
projet Evolue seront partagées avec les contributeurs,
précise Pierre Gozard. Nous réaliserons une analyse
globale des données, mais aussi des études individualisées par rapport aux principaux points de livraison
d’un chargeur par exemple. »
Une modélisation en quatre étapes
Les modèles sont conçus avec une succession d’algorithmes développés par PTV depuis plusieurs dizaines
d’années sur la base d’algorithmes standards de recherche opérationnelle par exemple. L’éditeur a été
créé en Allemagne par deux universitaires qui ont mis
au point ces outils pour optimiser la circulation des
tramways à Karlsruhe. Les modèles de logistique urbaine du projet Evolue sont créés en quatre étapes. Le
dispositif intègre d’abord sur la carte du logiciel le point
de départ des déplacements, puis le trajet à parcourir,
la modalité de transport et enfin le tronçon à emprunter
pour réaliser l’opération. PTV exploite des algorithmes
standards issus entre autres de la recherche opérationnelle pour ce faire, mais personnalise la représentation
du modèle. « Ensuite, on boucle sur ces 4 étapes jusqu’à
obtenir la meilleure réponse possible, complète Pierre
Gozard. On peut modifier des paramètres pour réduire
le temps de parcours par exemple. Une fois le modèle
calé, on atteint un équilibre à partir duquel on peut modifier des infrastructures - comme le changement de
sens d’une rue -, des services, d’une offre.
Pierre Gozard rappelle à cet égard que la solution n’intègre pas que des données purement structurelles.
« La sensibilité d’une personne à utiliser un vélo plutôt
qu’une voiture constitue une data d’entrée qui peut d’ailleurs ne pas être la même à Strasbourg ou à Rennes. En
logistique, dans une ville avec des congestions à tel ou tel
endroit, les comportements de transport vont changer. »
Des acteurs logistiques, forces de proposition
dans les collectivités
Enfin, dans une étape ultérieure, ce sera au tour de Mines
Paris d’intervenir sur les aspects prospectifs d’Evolue.
L’école fera varier les données d’entrée sur l’offre et la
demande dans les modèles en termes pour trouver des
solutions innovantes. « On retrouve beaucoup de règles
de micro-économie dans la modélisation des transports,
rappelle Pierre Gozard. Mines Paris ajoutera des éléments d’enquête sur la sociologie des comportements,
des apports venus de l’anthropologie, des mathématiques, etc. Elle exploitera aussi des algorithmes spécifiques innovants pour représenter les comportements
par exemple. »
Ces informations, analyses et modélisations sont censées
transformer les membres du projet Evolue en force de
proposition et favoriser la concertation entre les acteurs
autour des solutions envisagées. « Nous montrerons que
la démarche est intéressante pour les deux parties, chargeurs et transporteurs d’une part, collectivités d’autre
part, continue Pierre Gozard. Aujourd’hui, ces dernières
sont totalement aveugles en la matière. Et en l’absence
de données, elles réagissent par la contrainte. »
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