LMi-MAG16 Dec - Flipbook - Page 13
« L’OBJECTIF ÉTAIT
DE REMETTRE LE SI
AU CŒUR DES ENJEUX
DE L'ENTREPRISE »
Sylvie Guiganti, nommée DSI de Mersen en 2017, a mis en œuvre un programme de refonte
du système d’information du groupe, dénommé BUzIT. Pour cela, il a fallu construire
un nouveau schéma directeur et bâtir l’organisation nécessaire pour accompagner le groupe.
Dans cet entretien, elle revient sur les travaux déjà menés et ses chantiers actuels.
Sylvie Guiganti évoque également ses expériences antérieures dans les secteurs du luxe
et de l’industrie agroalimentaire, et sa vision du rôle de DSI.
Propos recueillis par Aurélie Chandèze
Pouvez-vous nous présenter le groupe Mersen,
dont vous êtes DSI ?
Sylvie Guiganti : Mersen est un groupe industriel qui
conçoit et fabrique des spécialités électriques pour la
protection des équipements et des personnes (notamment des fusibles industriels) et la conversion de puissance, ainsi que des matériaux avancés (graphite, carbure
de silicium, isolation à base de fibres de carbone) pour des
secteurs high tech. Le groupe a 130 ans. Nous sommes
présents dans 35 pays, avec près de 7 000 employés et un
chiffre d’affaires d’environ 1 milliard d’euros. Nos clients
sont d’autres industriels, dans la production d’énergie solaire ou éolienne, le transport ferroviaire ou les véhicules
électriques. A travers nos produits, nous contribuons à
l’amélioration des procédés et de l’efficacité énergétique.
Mersen a réalisé de nombreuses acquisitions, avec des
systèmes d’information hérités de cette histoire.
Vous avez rejoint Mersen en 2017. Quel était le
contexte à ce moment-là ?
SG : A mon arrivée, la DSI était très décentralisée, avec
quatre personnes au siège qui s’occupaient des infrastructures centrales et de la sécurité des systèmes
d’information. Il existait plusieurs services IT qui reportaient aux directeurs financiers des deux grands pôles
métier de Mersen (Electrical Power, EP, et Advanced
Materials, AM). La DSI groupe avait un lien fonctionnel
avec ces services, mais restait très technique, sans vraiment prendre part aux projets business. De leur côté,
les systèmes d’information étaient peu homogènes et
répondaient à des besoins métiers très spécifiques. Un
pôle s’appuyait sur un système ERP Oracle JD Edwards
( JDE) d’une dizaine d’années, avec des technologies relativement standards, tandis que l’autre avait construit
les systèmes de ses différents sites sur une version ancienne de JDE, sur AS/400.
Il était nécessaire de réfléchir à la standardisation de
certains processus critiques et de construire un système d’information capable d’accompagner la stratégie
du groupe, présentée par Luc Themelin, notre directeur
général. L’objectif était de remettre le système d’information au cœur des enjeux de l’entreprise, d’en faire un
sujet pensé par le business et coconstruit par l’IT et les
experts métiers.
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DE L’ENTRETIEN
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