LMi-MAG16 Dec - Flipbook - Page 23
bonne couverture. « Nous utilisons la 5G sur la fréquence
millimétrique 26 GHz pour certaines caméras et la bande
3,8 GHz en 5G SA (stand alone) pour d’autres captations
vidéo et du 2,6 GHz en 4G LTE », explique Stéphane
Haulbert, responsable du partenariat au sein de Nokia.
Des caméras pilotées en 5G
On l’a compris, le premier usage de la 5G privée dans ce
cadre sportif est la vidéo à la fois pour les diffuseurs, mais
aussi et surtout pour enrichir l’expérience du spectateur.
Pour cela, plusieurs start-ups ont apporté leur contribution et testé les bénéfices d’un réseau cellulaire haut
débit. C’est le cas de la société XD Motion, spécialiste de
la captation vidéo, qui a mis en place des caméras PTZ
4K et des caméras gyroscopiques pour obtenir des flux
vidéo supplémentaires de l’événement et même intégrer
de la réalité augmentée.
« Tout est piloté avec la 5G et nous sommes sur des latences très faibles, 200 millisecondes pour la partie vidéo
et il faut rajouter 50 millisecondes pour la réalité augmentée », souligne le responsable de la jeune pousse.
Côté débit, « les tests ont été réalisés avec du 150 Mbt/s.
En théorie, nous pouvons monter jusqu’à 1 Gbt/s mais la
moyenne aujourd’hui est plutôt de 600 Mbt/s », assuret-on chez Nokia. Les équipes techniques testent aussi le
hand-over, c’est-à-dire la capacité de passer d’une antenne à l’autre sans perdre le signal. Pour le dirigeant de
XD Motion, la 5G privée offre plusieurs avantages : « le
pilotage à distance des équipements, l’absence de câble
(assurant une meilleure mobilité) et le temps réel pour
incruster des éléments en réalité augmentée ».
Replay et aide aux photographes
D’autres start-ups ont été conquises comme Vogo, société
montpelliéraine, spécialisée dans le replay et le live personnalisés (Tony Parker fait partie de ses investisseurs).
A travers son lecteur, elle offre différentes vues et angles
de l’événement sportif. Traditionnellement optimisée
pour la 4G, Vogo teste la 5G avec le consortium mené par
Nokia. La différence de débit entre les deux réseaux est
effectivement visible pendant la démonstration avec des
changements de prise de vue en quasi-temps réel.
Autre test réalisé avec l’AFP, l’envoi des images par les
photographes accrédités. Avec l’augmentation de la résolution des appareils, le poids des clichés nécessite des
débits importants. Problème, le photographe est obligé
de se connecter en filaire ce qui est en général coûteux et
contraignant car cela entrave sa mobilité. Pour l’expérimentation, les photographes se sont servis d’un modem
5G (sur la bande 3,9 GHz ou 26 GHz) pour transmettre
leur photo à un serveur FTP sécurisé. Un gain de temps
et l’assurance du photographe de rester au cœur de la
compétition.
Les JO 2024 en ligne de mire,
mais pas uniquement
Ce tour de chauffe de la 5G privée va s’élargir à d’autres
enceintes sportives : Roland-Garros et le stade
Orange-Vélodrome à Marseille. Les deux sont des sites
qui accueilleront des compétitions dans le cadre des
Jeux olympiques de Paris en 2024. Nokia évoque aussi
le projet ambitieux de couvrir le champ de Mars, ce qui
n’est techniquement pas si facile à cause de la présence
de la tour Eiffel, forte émettrice d’ondes.
Mais le consortium poussé par Nokia et Orange élargit
le champ des possibles avec ce test à Saint-Quentin en
Yvelines. « Il y a un intérêt pour les industriels avec la
démonstration d’assurer une continuité de service du réseau public et privé, de priorisation des flux, de montrer
la fiabilité de la 5G par rapport au WiFi au sein d’entrepôt
par exemple », observe Stéphane Haulbert. Il évoque par
exemple le test réalisé avec Airbus sur la partie sécurité de la compétition sportive, où les vigiles bénéficient
d’une application Push to Talk qui offre la possibilité
d’envoyer des images ou des vidéos en cas d’incident.
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