LMi-MAG16 Dec - Flipbook - Page 3
ÉDITO
Le cloud en mode chaos
L
es récentes annonces autour des clouds de
confiance, du multicloud et des instances dédiées qui se multiplient chez les fournisseurs
viennent compliquer les arbitrages des équipes
IT de plus en plus sensibles aux sirènes de la
souscription. La définition d’une stratégie multicloud est
devenue un impératif dans un grand nombre d’entreprises,
moyennes et grandes, pour affronter plus sereinement les
années à venir. Comme nous l’expliquait un DSI récemment recruté dans une ETI, face au besoin de renouvellement d’une partie des serveurs internes, les entreprises
se retrouvent devant un choix délicat : mobiliser plusieurs
centaines de milliers d’euros ou basculer une grosse partie
de la production dans un cloud, public ou privé, avec un
fournisseur réputé. Sans oublier, qu’un bon nombre d’applications sont désormais passées en mode SaaS.
Une stratégie cloud dispersée, avec des logiciels de plusieurs éditeurs et des instances à la fois publiques et privés, est devenue une réalité dans beaucoup d’entreprises
françaises. Et la plupart de ces environnements multicloud
hybrides sont nés du chaos propre au cloud, avec une
complexité croissante des ressources disponibles (plus de
500 instances chez AWS), du shadow IT rampant provenant de départements disparates agissant indépendamment de l’informatique centrale avec des budgets répartis
entre DSI et directions de l’innovation, et surtout une
pénurie de compétences. Le rêve d’un cloud smart, avec
comme première étape l’adoption, puis le chaos et enfin
la rationalité, s’éloigne progressivement pour laisser place
à un enracinement dans le chaos avec des infrastructures
cloisonnées (Azure, AWS, GCP et autres acteurs nationaux
comme OVHcloud, Scaleway ou Outscale) et une expérience
incohérente entre les environnements cloud. Les silos ne
sont pas morts, ils ont encore un bel avenir dans le cloud.
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cutt.ly/Abo-LMi
Serge Leblal
Directeur des rédactions
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