LMi-MAG16 Dec - Flipbook - Page 30
RETOUR D’EXPÉRIENCE
Grands systèmes
Les DSI affinent
leurs stratégies de sortie
du mainframe
Vieillissement, accumulation des coûts, mise au rebut imminente… Les DSI commencent
à envisager sérieusement de se séparer de leurs gros systèmes, certains optant
pour un basculement radical vers le cloud.
M
Esther Shein, IDG NS (adapté par Jean Elyan)
ême si la « mort du mainframe » n’est pas pour demain, à supposer que cela
se produise un jour, les entreprises cherchent actuellement des stratégies pour
sortir de leurs grands systèmes. Récemment, la multinationale de la logistique FedEx a fait la une des journaux
en annonçant qu’elle allait retirer tous ses mainframes
d’ici à 2024 afin d’économiser 400 millions de dollars par
an. Pour satisfaire son objectif de neutralité carbone à
l’échelle mondiale d’ici à 2040, FedEx adopte un environnement « zéro datacenter/zéro mainframe », en exécutant
la moitié de ses calculs dans des installations de colocation et l’autre moitié dans le cloud. Cette décision devrait
aussi aider le fournisseur mondial de logistique à être plus
flexible, plus sûr et plus rentable, selon Ken Spangler,
vice-président exécutif des technologies de l’information
mondiales chez FedEx. « Les mainframes ne faisaient
pas partie de notre plan à long terme », relate-t-il. « Au
cours des dix dernières années, nous nous sommes lentement éloignés de cette base mainframe en adoptant une
stratégie de retrait, de remplacement et de réingénierie.
Jusqu’à présent, nous avons pu retirer 90 % des applications de FedEx des mainframes de l’entreprise, mais
il en reste 10 % dont nous n’arrivons pas à nous défaire
30 / décembre 2022 / janvier / février 2023
en raison de problèmes d’intégration dus à des couches
d’interdépendances », explique Ken Spangler, ajoutant
que FedEx compte dans son portefeuille « quelques opérateurs uniques » avec leurs propres technologies qui ont
beaucoup de dépendances.
Une seconde vie
La tâche est aussi considérable qu’elle en a l’air, et migrer
des systèmes de calcul intensif sur des mainframes hors
des datacenters vers le cloud n’est pas pour les âmes sensibles. Pourtant, des entreprises comme IBM cherchent à
donner une seconde vie aux applications mainframe dans
le cloud, et beaucoup d’entreprises commencent à moderniser leurs stratégies mainframe existantes pour l’ère
numérique, y compris en investissant davantage dans de
grands systèmes plus récents. Mais pour des entreprises,
comme FedEx, qui veulent se libérer de leur patrimoine
de mainframes en faveur du cloud, une approche méthodique est essentielle. Selon Mike Chuba, vice-président
directeur chez Gartner, différentes motivations poussent
à franchir le pas. « Dans certains cas, c’est le vieillissement
des compétences et dans d’autres, le vieillissement des
équipements et des coûts », souligne-t-il. « On pourrait
comparer cette situation à celle du propriétaire d’une
maison qui n’aurait pas fait de travaux d’entretien de
base pendant dix à quinze ans. Si les choses tombent en