LMi-MAG17 avril - Flipbook - Page 16
ENTRETIEN
Jon TOWNSEND
DSI de National Trust
« DANS L'IT, NOUS DEVONS
FAIRE PASSER
LE DÉVELOPPEMENT DURABLE
EN TÊTE DES PRIORITÉS »
Selon Jon Townsend, DSI de l’association britannique de protection des sites naturels
et historiques National Trust, démarrer une démarche écoresponsable demande
deux choses : une communication adaptée et une amélioration de la visibilité
sur les chaînes d’approvisionnement.
Doug Drinkwater, IDG NS (adapté par Jean Elyan)
L
e DSI de National Trust for Places of
Historic Interest or Natural Beauty,
communément appelé National
Trust ou NT, Jon Townsend, énonce
quelques vérités sur le développement durable. Il y a cinq ans, il a remarqué que, dans le secteur de l’IT, le
message n’était pas d’atteindre zéro
émission carbone nette, de tenir les engagements ESG
(environnement, social, gouvernance) ou d’être plus durable, mais plutôt que les entreprises deviennent « plus
grandes, meilleures, plus rapides ». « Nous devons changer ce discours, et faire passer le développement durable
en tête des priorités », estime-t-il.
les êtres humains veulent « du calme, de la beauté et de
l’espace », ne peut pas y parvenir, quelles sont alors les
chances des autres institutions ? « Ce n’est facile pour
personne, mais pour moi, nous devons commencer
par être transparents sur ce que l’on essaye d’accomplir et sur l’ampleur du problème que l’on essaye de
résoudre », affirme Jon Townsend. « Et en la matière, on
peut soit être proactif et considérer le développement
durable comme un élément nettement positif pour son
organisation, soit attendre que ses consommateurs,
sympathisants, membres et clients nous disent qu’ils
s’en préoccupent », ajoute le DSI.
Selon Jon Townsend, l’accord de la COP26 à Glasgow
(Écosse) l’année dernière, les changements visibles
dans les conditions météorologiques et la sensibilisation accrue au changement climatique sont en train de
renverser le cours des choses. En tant que DSI d’une
association à but non lucratif engagée dans la conservation et la mise en valeur de monuments et de sites
d’intérêt collectif, la plus grande ONG de ce genre au
Royaume-Uni, il reconnaît que cette dernière, vieille
de 125 ans, n’a d’autre choix que de montrer l’exemple.
Après tout, si National Trust, qui part du principe que
National Trust supervise près de 1 300 kilomètres de
côte, 250 000 hectares de terre et un million d’œuvres
d’art réparties dans 500 bâtiments historiques. Compte
tenu de ce patrimoine, Jon Townsend admet que l’organisation caritative est mieux placée que d’autres pour
répondre à la crise climatique, mais il maintient qu’elle
est confrontée à un défi important en matière de données et de rapports, en particulier quand elle essaye
d’examiner les émissions de portée 3, c’est-à-dire les
émissions indirectes qui se produisent dans la chaîne
d’approvisionnement de l’entreprise.
16 / mars / avril / mai 2023
Comprendre les émissions directes et indirectes