LMi-MAG17 avril - Flipbook - Page 57
Des bénéfices déjà
identifiés pour l’Etat
et pour les entreprises
P
our l’Etat, la facture électronique permettra déjà
d’avoir une vue globale de toutes les transactions
et donc de disposer d’un bilan bien plus précis de
l’activité économique des entreprises françaises
et peut-être même d’anticiper par des actions ciblées
sur certains secteurs en tension. « Il ne faudra pas que la
facture électronique ne serve qu’à fliquer les entreprises,
elle doit aussi servir à les aider », interpelle d’ailleurs
Grégoire Leclercq, directeur général délégué d’EBP. Car
dans cette obligation, l’Etat y voit surtout un bon moyen
de lutter contre la fraude à la TVA qui se chiffre en dizaines de milliards d’euros chaque année en Europe, dont
une petite quinzaine de milliards attribuée rien que pour
la France en 2020 (source : Cour des comptes). Ce chiffre
colossal devrait donc fortement diminuer avec la facture
électronique. En outre, l’Etat souhaite alléger un peu
plus la charge administrative des entreprises et les coûts.
Pour une entreprise, le coût d’une facture électronique
est inférieur à celui d’un timbre-poste alors que celui
d’une facture papier est plus proche de 10 euros, voire
supérieur. De même, la facture électronique favorisera le
préremplissage des déclarations de TVA et réduira également les délais de paiement comme le concède Tristan
de Broucker, chef de marché comptabilité et gestion commerciale TPE et experts-comptables chez Sage. Un avis
que partage aussi Grégoire Leclercq : « Il sera plus facile
de prouver la date de mise en circulation de la facture,
l’Etat aura connaissance du délai de retard, les indicateurs
seront de fait plus faciles à générer. » Le processus de fac-
turation électronique pourrait donc permettre d’automatiser les paiements, les relances et les rappels auprès des
clients et fournisseurs. Ce qui aurait pour conséquence
de réduire sensiblement les délais de paiement qui, rappelons-le, est un mal français. Du côté des entreprises,
selon une estimation du ministère des Comptes publics,
la bascule de toutes les entreprises vers la dématérialisation totale élèverait leurs gains directs aux alentours de
4,5 milliards d’euros. Enfin, le gain est aussi écologique,
en réduisant l’empreinte carbone grâce à la diminution
des impressions papier.
Cela dit, la facture électronique n’est pas uniquement
synonyme de bénéfices et de gains de productivité. Il y
aura un investissement initial pour intégrer la facture
électronique (et la prise en charge du PFF et des PDP) à
son ERP ou son logiciel de gestion via des mises à jour
de logiciels, des API ou des connecteurs. A cela, il faudra
peut-être rajouter de nouveaux workflows sans oublier
la formation, toutes ces charges ne sont pas si anodines
pour les petites structures déjà anxieuses à l’arrivée de
cette nouvelle obligation.
PROFIL LINKEDIN
cutt.ly/linkedin-Leboisne
LAURENT LEBOISNE,
directeur France de Weexa
« Nous réalisons déjà avec nos clients des factures dématérialisées
au sens fiscal ; demain, c’est un élargissement à tout type
de factures. »
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