LMi-MAG18 Juillet - Flipbook - Page 14
ENTRETIEN
Stéphane BOULANGER
DSI du PMU
Quel type d'architecture technique adoptezvous sur cette nouvelle infrastructure ?
SB : Nous avons fait le choix de nous reposer entière-
ment sur des microservices, avec une architecture eventdriven où chaque opération est découpée en microévénements. Nous travaillons en collaboration étroite avec AWS
sur ce système car mettre en œuvre un système eventdriven en Java est plus complexe qu’avec une technologie
mainframe. Nous nous sommes également rapprochés de
Dynatrace pour mieux maîtriser l’expérience utilisateurs,
car nous allons fonctionner sur des chaînes complexes
au sein d’un SI hybride. Des agents logiciels ont ainsi été
déployés sur les bornes, les terminaux, au sein des apps
ou encore sur les moteurs de calcul du SI cœur. Et nous
avons pour ambition d’infuser la culture de la performance dans les trains SAFe via des équipes dédiées au
sujet et la construction de tableaux de bord à destination
des métiers.
Votre SI a donc vocation à rester hybride
pendant encore plusieurs années.
Quelles adaptations cela suppose-t-il
sur vos infrastructures Legacy ?
SB : Nous avons effectivement trois ans de migration
devant nous. Et nous faisons en même temps face à un
sujet d’obsolescence au sein de nos datacenters actuels,
sur le réseau et sur les serveurs de prise des paris. Nous
allons donc renouveler cette infrastructure en l’adaptant
à notre évolution en cours vers le cloud, avec un remplacement en 2023 de nos serveurs pSeries suivi par une
modernisation de nos réseaux, sur la base des principes
de l’infrastructure-as-code. Ce qui représente un gros
changement pour nos équipes.
Comment allez-vous contrôler les coûts
du cloud ?
SB : D’abord, 100% de notre SI digital est déjà dans
le cloud, ce qui représente 1,2 milliard d’euros par an.
Nous avons donc déjà initié une démarche FinOps, avec
pour ambition d’en faire une activité transverse couvrant AWS, mais aussi d’autres fournisseurs de services
cloud. Nous sommes en train d’embaucher les profils
pour intégrer cette dimension d’optimisation des coûts
en amont de toute réflexion technologique. Par ailleurs,
même si nous n’avons pas opté pour le cloud uniquement pour des raisons budgétaires - mais également
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pour son apport en matière de flexibilité ou de support
de nos activités à l’international -, AWS nous permet
de dégager des gains dans la gestion des pics d’activité.
Nos nouvelles architectures, permettant de tirer parti de
l’élasticité du cloud, vont amener des millions d’euros
d’économies par rapport à une infrastructure on premise que nous aurions dû dimensionner pour nos pics
d’activité. En effet, le PMU enregistre 50% de ses transactions dans les cinq minutes précédant le départ d’une
course et, chaque année, quatre grands prix ayant une
très forte visibilité génèrent des volumes colossaux.
Quel est globalement le niveau d’investissement
consenti ?
SB : Nous investissons 40 millions d’euros sur les trois
prochaines années dans la modernisation de nos systèmes d’information. Sur nos moteurs de totalisation et
de répartition, sur la construction d’un nouveau SI ventes,
mais également sur le volet promotion/fidélité, où nous
avons lancé un chantier d’urbanisation pour simplifier
les nombreuses applications aujourd’hui utilisées. Sur ce
terrain, l’objectif est de construire, d’ici à la fin 2023, une
application temps réel permettant à nos salariés d’être
plus créatifs et de proposer à nos clients la bonne promotion dans le bon timing. Par ailleurs, nous travaillons
également à l’amélioration de nos parcours digitaux, avec
un enjeu de rénovation de notre middle-office. Soit un
million de lignes de code Java que nous devons nettoyer,
modulariser et rénover. En parallèle de ces chantiers de
rénovation, un autre budget de 40 millions d’euros sur
trois ans est dédié aux investissements dans le SI pour
soutenir le business.
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