LMi-MAG18 Juillet - Flipbook - Page 8
ENTRETIEN
Stéphanie SCHAER
directrice interministérielle du numérique
« ÊTRE À LA FOIS
UNE TOUR DE CONTRÔLE
ET UN ANIMATEUR
DE COMMUNAUTÉ »
La patronne de la Dinum détaille pour la rédaction les grands axes de sa feuille de route.
Des ambitions qui seront servies par un budget en progression de 30%
et par le recrutement de 40 ETP supplémentaires.
Propos recueillis par Reynald Fléchaux
N
ommée en septembre dernier à la
tête de la DSI de l’Etat, Stéphanie
Schaer vient de dévoiler la feuille
de route de la Direction interministérielle du numérique. Encadrement des grands projets
de l’Etat, maintien de son rôle
d’opérateur de services partagés,
diffusion des bonnes pratiques, accompagnement des
projets d’innovation : la DSI de l’Etat nouvelle formule
revient à ses fondamentaux. Tout en s’enrichissant d’une
fonction de DRH interministérielle du numérique.
Pour la rédaction du Monde informatique, Stéphanie
Schaer revient sur les grandes orientations d’une DSI de
l’Etat, encore en phase de reconstruction. Et détaille les
moyens qui vont être alloués à l’atteinte des ambitions affichées : un budget en progression de 30% dès cette année
et 40 ETP supplémentaires à l’horizon 2024.
Dévoilée début mars, votre feuille de route
pointait les dérives des grands projets de l’Etat,
grands projets qui passent par un audit de la
Dinum lors de leur lancement et font l’objet
d’un suivi par vos services. Comment améliorer
l’encadrement des grands projets de l’Etat ?
8 / juin / juillet / août 2023
Stéphanie Schaer : Cette feuille de route, coconstruite
notamment par tous les agents de la Dinum et les directions du numérique au sein des ministères, vise à souligner
ce qui fonctionne et ce que nous pourrions améliorer. En
la matière, il faut noter que la taille moyenne de ces projets a diminué avec le temps, ce qui est un signal positif.
Par ailleurs, les audits au démarrage des grands projets
fonctionnent plutôt bien. Mais nous avons aussi noté, récemment, une augmentation des dérives budgétaires ou
en matière de calendrier. Il nous faut donc aller plus loin,
et accompagner les ministères le plus en amont possible. C’est tout l’objectif d’un département en cours de
construction au sein de la Dinum qui regroupera la réalisation des audits, au démarrage des projets ou lorsque
ceux-ci doivent être réorientés, et l’accompagnement
des directions du numérique par ce que nous appelons
des brigades d’intervention numérique, qui proposeront
des coachs, favoriseront la mobilisation des méthodes
agiles ou encore s’attacheront à mettre en évidence l’impact de tout projet. Cette recherche d’impact consiste à
identifier très tôt les bénéfices d’un projet et à s’assurer
que ceux-ci sont bien mesurés dans le cadre d’approches
itératives. Cet accompagnement par les brigades doit
avoir lieu en amont des audits, mais aussi tout au long
de la vie des produits numériques, qui ont vocation à être
de plus en plus pilotés par des équipes produit chargées