LMi-MAG18 Juillet - Flipbook - Page 9
tant de leur développement, que de leurs évolutions et
de leur fonctionnement au quotidien.
Au sein de la Dinum, nous avons bien conscience qu’il
s’agit là d’un changement culturel et que ce virage ne sera
pas facile pour la plupart des ministères. Pour les aider
dans cette transition, la Dinum veut jouer à la fois le rôle
de tiers de confiance, via l’audit des grands projets de
l’Etat, et celui de force d’accompagnement, via la création
des brigades.
La réalisation des audits s’appuie sur un décret
qui les rend obligatoires pour tout projet
ministériel de plus de 9 M€. Qu’en sera-t-il
pour l’accompagnement vers l’agilité ?
SS : D’abord, la feuille de route que nous avons publiée
le 9 mars dernier s’applique à l’ensemble des directions
du numérique au sein de l’Etat. Sur l’accompagnement
que nous proposons, ce sera à la Dinum de faire en sorte
de donner envie à ces directions de nous solliciter. Les
premiers échanges que nous avons avec les ministères
montrent que leur porte est largement ouverte sur ce
sujet.
Comment seront constituées ces brigades
d’intervention numérique ?
SS : Elles regrouperont une vingtaine de personnes au
sein de la Dinum, avec des profils très complémentaires :
accessibilité, développement cloud natif, numérique
écoresponsable, conseil, coachs agiles. En cas de besoin,
cette équipe pourra être démultipliée via le recours à des
prestataires.
Comment intervient la Dinum
dans l’encadrement des achats
de prestations intellectuelles ?
SS : Durant tout le courant de 2022, nous avons beaucoup
travaillé avec les directions du numérique sur ce sujet.
Ces échanges ont abouti à la publication de la circulaire
de la Première ministre, en février dernier. Celle-ci fixe
les règles du recours aux prestataires. Car, si nous avons
parfois besoin de ces compétences externes, tout est en
réalité question de dosage, raison pour laquelle la circulaire établit un certain nombre de ratios : au-delà de
60% de prestations, on entre dans une zone considérée
comme risquée ; au-delà de 80%, le projet ne doit pas
démarrer. Notons que cette circulaire soulignait déjà l’importance de la formation des directeurs de projets aux
méthodes agiles et celle de la mesure d’impact permettant
d’évaluer les bénéfices dès les premiers jalons d’un pro-
jet. Aujourd’hui, la Dinum s’attache à faire appliquer cette
circulaire, en jouant à la fois un rôle de tour de contrôle et
celui d’animateur de communauté.
Pour réussir à équilibrer les projets
entre prestations et compétences internes,
la difficulté pour les DSI publiques
réside souvent dans le recrutement...
SS : C’est vrai et ce point a été clairement identifié. D’où
la volonté de la Dinum d’endosser le rôle de DRH de la
filière numérique au sein de l’Etat. Pour parvenir à réunir
les compétences nécessaires à la transformation numérique de l’Etat, il faut agir selon trois axes : attirer les
bonnes compétences, offrir des parcours attractifs aux
informaticiens au sein de l’Etat et former les agents déjà
en poste, afin qu’ils soient en mesure de suivre l’évolution
technologique. C’est ce triptyque que nous avons inscrit
au cœur de notre feuille de route.
D’ores et déjà, depuis deux ans, nous disposons d’une
grille commune de rémunérations pour les contractuels,
qui a représenté une grosse bouffée d’oxygène pour les
ministères en proposant des niveaux de rémunération
comparables à ceux du secteur privé. La Dinum a d’ailleurs lancé un travail d’actualisation de cette grille, pour
faire évoluer les salaires bien sûr, mais aussi pour profiter
des retours d’expérience que nous avons accumulés afin,
par exemple, de faire évoluer les dénominations. Attirer
de nouvelles compétences ne se limite toutefois pas à
cette question des salaires. [Lire l’intégralité de l’entretien
sur lemondeinformatique.fr]
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