LMi-MAG19 Sept - Flipbook - Page 9
importante, avec certaines implantations assez isolées
ne béné昀椀ciant que d’une bande passante limitée. Nous
sommes donc obligés de conserver une empreinte IT
en usine, ne serait-ce que pour la continuité d’activité.
En昀椀n, nous voulons limiter les risques de dépendance à
tel ou tel fournisseur. Aujourd’hui, passer d’un cloud à
l’autre demeure di昀케cile, car la chaîne d’outillage reste
spéci昀椀que à un fournisseur donné.
Quelle est la situation actuelle ?
PF : Nous sommes sur un paysage multicloud, avec un
cloud primaire et un cloud secondaire, pour lesquels
nous avons signé des contrats cadres. Nous y gre昀昀ons
des relations avec des acteurs locaux. Sur ce terrain,
nous avons signé un contrat avec un acteur français. Et
nous nous interrogeons sur l’opportunité d’en faire de
même pour la Chine. Par ailleurs, depuis environ dixhuit mois, les éditeurs d’applications SaaS autorisent les
entreprises à choisir leur propre hébergement cloud, ce
qui nous permet d’exploiter nos contrats cadres et de
réaliser les volumes qui y sont inscrits.
Sur la stratégie applicative, comment
sont réalisés les arbitrages entre modernisation
sur le cloud et maintien on premise ?
PF : D’abord, dans le cadre du lancement de notre stratégie cloud, nous nous sommes montrés opportunistes. Ce
sont plutôt de nouvelles applications qui ont été portées
sur le cloud. Car, sur la transformation d’applications
existantes, l’équation économique n’est pas toujours au
rendez-vous. Aujourd’hui, sur tout ce qui est back-o昀케ce,
standard et stable, nous nous appuyons sur les stratégies
des éditeurs. Or, la plupart des applications de back-o昀케ce,
qui étaient historiquement on premise, sont en train
d’évoluer vers le SaaS. Nous accompagnons donc ce
mouvement... quand cela a du sens pour nous ! Le cloud
est également bien adapté à toutes les interfaces proches
des clients ou aux applicatifs devant évoluer rapidement,
car ces environnements apportent 昀氀exibilité et accès
rapide à l’innovation, notamment sur la data.
La transformation vers le cloud a un impact sur
les développeurs, mais aussi sur la production,
car une partie de la responsabilité
est transférée vers les hyperscalers.
Quelles sont les conséquences de ce mouvement
au sein de votre organisation ?
PF : C’est e昀昀ectivement une transformation profonde
des métiers de l’infrastructure qui nous a conduits à
nous réinventer. Nous nous sommes appuyés sur une
Nous sommes passés
d’un monitoring technique,
focalisé sur la disponibilité
des ressources unitaires,
à de l’observabilité, une
démarche qui part des
processus et applications
critiques pour l’activité.
transformation lean pour redé昀椀nir nos missions, responsabilités et clients. Car nous savions que les équipes
avec qui nous travaillons allaient nous comparer aux
hyperscalers ou aux éditeurs en mode SaaS. Nous
devions donc proposer une simplicité d’interfaçage et
de provisioning comparable à celle de ces acteurs. Ce qui
nous a demandé de travailler sur notre culture interne,
mais aussi sur notre outillage.
La seconde transformation que nous avons menée tient
à l’accompagnement des équipes dans leur consommation cloud. Car ces dernières ne connaissaient pas ces
environnements, qui sont souvent arrivés dans notre
paysage par l’IaaS. Nous avons créé des équipes pour
les aider à sourcer les bons composants et éventuellement à les repackager. Les équipes de développement
ne se rendent donc pas directement sur le portail de
l’hyperscaler. Nous les conseillons sur les bons outils,
sur les bonnes pratiques en matière de monitoring, de
passage en production ou de sécurité. Pour ce faire, nous
avons construit deux o昀昀res de services en fonction de
la maturité de l’équipe applicative. Soit elle est déjà très
orientée produit et elle est à même de travailler directement sur le PaaS d’un hyperscaler, et nous instaurons
alors un dialogue d’experts à experts. Soit ce n’est pas
le cas, et nous apportons cette couche de service et de
provisioning. Finalement, l’IaaS et le PaaS ne nous ont
pas désintermédiés. Notre mission est de garantir la
performance des services informatiques, quel que soit
le mode d’hébergement, ainsi que les coûts associés et
la sécurité adéquate.
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DE L’ENTRETIEN
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