LMi-MAG20 Dec - Flipbook - Page 15
HE : Nous avons défini une gouvernance de données
et une solution de data management standard pour le
groupe dont nous sommes les prescripteurs. A ce titre,
nous mettons à disposition des métiers des dictionnaires
de données, pour favoriser la disponibilité, la qualité et la
sécurité des données. A défaut, nous aurions des référentiels de données éparpillés dans différentes solutions, ce
qui serait à la fois contre-productif et source d’erreurs.
En termes budgétaires, comment sont financés
les projets data ?
HE : Chaque métier a une équipe consacrée aux enjeux
de la data qui définit ses priorités avec une enveloppe
budgétaire dédiée. En complément, au niveau du
groupe, nous pouvons également financer des projets
avec une portée pour l’ensemble du groupe.
Dans la plupart des secteurs d’activité, se pose
la question de l’acculturation des collaborateurs
à la donnée. Est-ce que ce sujet vous occupe
également ?
HE : Oui, bien sûr. Les data offices ont un savoir-faire et
des outils, mais sans l’implication des métiers dans ces
sujets d’innovation, d’exploration ou de recherche, nous
ne parviendrions pas à résoudre l’équation. Nous avons
donc mis en place un catalogue de formations à l’échelle
du groupe avec des programmes de montées en compétences ou de transformation de celles-ci. Ce champ de formations s’étend des notions élémentaires, pour apprendre
les fondamentaux de la donnée ou du développement, à
des modules experts, comme des cursus spécialisés sur
des modèles de machine learning. Nous formons aussi les
collaborateurs à la visualisation de données, qui constitue un réel levier d’efficacité pour ceux qui manipulent
de grandes quantités de données. Par ailleurs, via un outil
interne, nous connaissons les compétences actuelles
des collaborateurs, telles qu’elles sont déclarées par ces
derniers, et, en fonction des projections, nous pouvons
identifier les compétences que le groupe doit construire.
Aujourd’hui, nous considérons par exemple que tous nos
collaborateurs sont concernés par la science du prompting, l’écriture d’invites à des LLM. Un cursus est en cours
de construction pour leur apprendre à rédiger un prompt
de la meilleure manière possible, ce qui n’est pas intuitif,
car il faut comprendre comment l’algorithme fonctionne
ou les éléments de contexte qui sont nécessaires.
Paribas. L’IA est l’un des piliers importants du volet technologique de ce plan, qui comprend également les API, le
cloud ou encore l’IT marketplace facilitant l’usage de solutions data et IA par les différentes entités du groupe. Notre
ambition est d’avoir 1 000 cas d’usage d’IA en production
en 2025, dont une centaine de cas d’usage d’IA générative,
permettant de créer 500 millions d’euros de valeur par an.
Quels sont les principaux cas d’usage que vous
déployez ou prévoyez de déployer ?
HE : Ils se classent en trois grandes catégories d’usages.
L’efficacité opérationnelle, d’abord. La banque est un
métier où l’on traite énormément de données structurées et non structurées telles que des pièces justificatives, des contrats, etc. Nous avons besoin de plateformes d’extraction de données pour réduire les temps
de traitement et, de ce fait, améliorer l’expérience client.
Aujourd’hui, nous extrayons déjà plusieurs centaines
de millions de données dans nos différents processus
grâce à des solutions d’IA. Ensuite, l’IA peut être exploitée directement au service de l’expérience client, via
des assistants conversationnels permettant de gérer de
façon automatisée certaines interactions, par exemple
pour fournir un premier niveau d’information. Sur ce
terrain, les IA génératives apporteront un plus par rapport à des approches scriptées plus classiques grâce à de
réels progrès dans la qualité du dialogue. Ce qui est également bénéfique pour l’expérience des collaborateurs,
nous testons ainsi l’IA générative pour améliorer un
chatbot interne, répondant aux questions des équipes.
Enfin, nous utilisons l’IA pour renforcer nos capacités
en matière de gestion des risques. [Lire l’intégralité de
l’entretien sur lemondeinformatique.fr]
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Quelle stratégie avez-vous déployée pour
accélérer les usages de l’IA en interne ?
HE : D’abord, la stratégie IA du groupe va de pair avec sa
stratégie IT, qui fait partie du plan stratégique Growth,
Technology and Sustainability 2025 (GTS 2025) de BNP
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