LMi-MAG21 avril - Flipbook - Page 50
FOCUS
Télécoms
LES PROMESSES
DE LA 6G DOPÉE PAR L’IA
La 6G de nouvelle génération est encore loin d’être prête, mais cette future technologie
sans fil pourrait ouvrir la voie à des applications à large bande passante et à faible latence.
Maria Korolov, IDG NS (adapté par Jean Elyan)
oussée par la demande toujours
plus grande de vitesse et de bande
passante liée à l’adoption massive
d’appareils connectés et de l’IA, la
6G, prochaine évolution de la technologie de communication sans fil,
devrait faire son apparition en 2030.
Par rapport à la 5G, cette sixième
génération cellulaire apportera des améliorations significatives en matière de sécurité, de résilience, de fiabilité,
de latence, de densité de connexion, de capacité de trafic,
d’efficacité du spectre et de débits de données utilisateur. En particulier, la 6G devrait être 50 fois plus rapide
que la 5G, avec une vitesse théorique maximale de 1 Tbps,
contre 20 Gbps pour la 5G. Selon Keysight Technologies,
la 6G pourra également gérer 10 millions d’appareils par
kilomètre carré, contre 1 million pour la 5G. Il est sans
doute trop tôt pour prédire tout ce que la technologie
pourra apporter dans les entreprises. La 5G commence à
peine à atteindre son potentiel et il faudra du temps pour
qu’elle se déploie totalement et remplace la 4G. Mais ces
évolutions de la technologie cellulaire sont prometteuses.
P
jette les bases technologiques de la 6G. Il est clair que
l’on n’a pas encore exploité tout le potentiel de la 5G et
qu’on ne saura pas de quoi elle est capable tant qu’elle
ne sera pas entièrement déployée et que les entreprises
ne commenceront pas à utiliser sa capacité à prendre
en charge un plus grand nombre d’appareils, avec une
bande passante plus large, une meilleure sécurité et une
latence plus faible. C’est également à ce moment-là que
l’on commencera à en connaître les principales lacunes.
« Certains estiment qu’il faudrait retarder l’introduction de la 6G de quelques années jusqu’à ce que l’on
en connaisse les limites », a déclaré David Witkowski,
membre senior de l’IEEE, auteur, conseiller et stratège
qui fait le lien entre les autorités locales et l’industrie
des télécommunications. « Pour l’instant, l’objectif est
de doubler les capacités de la 5G-Advanced. L’accent
sera notamment mis sur la réalité augmentée, la réalité
virtuelle et la réalité mixte. L’IA et la ML vont aussi jouer
un rôle plus important, et il faut s’attendre à des évolutions dans l’efficacité du réseau et la capacité d’antennes
multiples. A l’heure actuelle, si l’on regarde les premières
exigences de la 6G, il y a peu de choses qui ne soient pas
déjà en cours dans la 5G », a-t-il fait remarquer.
Une arrivée trop précoce ?
La 5G a été déployée pour la première fois en 2019, et
de nombreux fournisseurs de services sans fil sont
encore en train de mettre à niveau leurs réseaux 4G.
De plus, la première version de la 5G-Advanced est
prévue pour 2024, et la seconde pour la fin de l’année
2025. La 5G-Advanced doit permettre des expériences
utilisateur immersives. Elle apporte aussi des améliorations en matière d’IA et de ML, et une meilleure prise
en charge des appareils IoT basse consommation. Elle
50 / mars / avril / mai 2024
De gros investissements et des projets pilotes
déjà en cours
Malgré ces inquiétudes, le train de la 6G est déjà sur les
rails. Selon le document sur la 6G publié en novembre
2023 par l’Union internationale des télécommunications
(International Telecommunication Union, ITU), la phase
conceptuelle du développement de la 6G a été lancée.
Les normes techniques commenceront à être élaborées
en 2027 et le déploiement débutera en 2030. Même si