MOCI Avril 2022 - n°2093 - Magazine - Page 5
S
igne des temps, dans le dernier baromètre annuel des risques supply chain
publié début février par le cabinet de
conseil Kyu, spécialisé dans le management
des risques, soit avant le déclenchement de la
guerre en Ukraine par la Russie, la crise sanitaire était passée au 6e rang des préoccupations des Risk managers des entreprises. Leur
crainte numéro un ? Le manque de capacités
de production pour répondre à la demande
(40 % des répondants). Et en numéro deux,
venait la crise logistique, marquée par un
« embouteillage monstre » au niveau mondial,
qui se traduit par des hausses des délais et des
coûts de livraison.
Il faut désormais ajouter la flambée des prix
des hydrocarbures depuis le début de l’année,
et l'impact des fermetures de certains corridors
aériens, terrestres et maritimes à l’est de l’Europe, qui en rajoutent dans « l’embouteillage ».
Il en coute 3 à 4 heures de vols en plus pour les
avions européens sur l’axe Europe-Asie.
« L’étiage du marché et la résilience des supply chain n’est pas pour demain, souligne à cet
égard Upply, une place de marché dédiée au
transport de fret, dans son dernier baromètre
du transport conteneurisé publié en mars. Sans
surprise, les taux de fret se maintiennent à des
niveaux élevés sur l’ensemble des grands corridors. »
Parallèlement, l’urgence climatique accroît la
pression sur les acteurs des supply chain pour
accélérer la décarbonation de leurs opérations.
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Un puissant vecteur de transformation qui, lui,
est à l’œuvre depuis plus longtemps mais s’accélère depuis la dernière COP 26 de Glasgow.
Paradoxalement, c’est aussi dans ce genre
de contexte incertain que le pilotage des supply chain doit être agile et innovant tout autant
que rigoureux. Si, par exemple, CMA CGM est en
train d’investir dans l’aérien, c’est bien sûr pour
accroître ses parts de marché dans la chaîne de
valeur, mais c’est aussi pour répondre « à une
demande croissante de nos clients de disposer
de solutions logistiques agiles » comme l’indique son P-dg Rodolphe Saadé.
L’agilité est une qualité désormais appréciée
des chargeurs. Si l’aéroport JFK de New York
est engorgé, pourquoi ne pas passer par un
aéroport secondaire comme celui de Philadelphie, illustre Arthur Barillas, fondateur d’Ovrsea,
transitaire digital français qui a connu une percée fulgurante durant la crise sanitaire.
C’est pourquoi, nous mettons en avant cette
année deux aspects clés pour la résilience des
exportateurs dans un pareil contexte : les innovations qui d’ores et déjà préparent la logistique
et les transports internationaux de demain, et
les certifications douanières clés pour assurer un passage aux frontières fluides et avec
des coûts optimisés.
Concernant les innovations, certaines sont
d’ores et déjà de vraies solutions anti-crises à
l’heure de la flambée des cours des hydrocarbures. À l’instar des carburants propres expérimentés à grande échelle, avec la participation
active de chargeurs pionniers tels que Cemoi
et Grain de Sail pour le vélique, ou Nestlé Water
pour le biofuel.
Quant aux certifications douanières clés,
elles sont une manière, pour les entreprises
exportatrices tout autant que pour leurs prestataires de services, de monter en gamme dans
le pilotage de leurs opérations transfrontières,
un plus en termes d’optimisation des coûts et
du service au client. Exportateur agréé, Opérateur économique agréé, Incoterms® 2020, parmi d’autres, sont plus que jamais des sésames
douaniers essentiels pour rester compétitif à
l’international. g
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LE MOCI N° 2093 - avril 2022
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