MOCI FEVRIER 2021 - n°2080 - Magazine - Page 11
LES destinations porteuses en 2021
new-yorkaise et hongkongaise de Vinexpo, le
salon aéronautique international de Ryad, n’auront finalement pas lieu en 2021.
D’autres ont été reportés plus tard dans
l’année comme le Mobile World Congress de
Barcelone et le salon automobile de Detroit.
Enfin, l’incertitude plane toujours au-dessus du Tokyo Motor Show et du salon de la
défense et de la sécurité de Rio de Janeiro.
En France et ailleurs, peu d’événements
sont pour l’instant maintenus, notamment au
premier semestre : le salon automobile de
Shanghai (du 21 au 28 avril), VivaTech (salon
des nouvelles technologies 17-19 juin à Paris)
et Agritechnica (salon du machinisme agricole, 14-20 novembre à Hanovre).
Les alternatives digitales
doivent encore faire
leurs preuves en termes
de business.
Ce flou n’a pas empêché la Team France
Export de maintenir son programme France
Export et ses pavillons France sur des foires
et salons du monde entier (voir le calendrier
page 34), pariant sur le fait qu’en cas de repise
de l’activité du secteur, les entreprises se tiendraient prêtes.
En attendant, la plupart des organisateurs
ont proposé des alternatives digitales pour
maintenir le lien avec les exposants et les
visiteurs en leur proposant visioconférences,
plateformes de mise en contact et en réseau…
Une façon pour les entreprises qui organisent
habituellement de grandes foires commerciales de continuer à faire du chiffre d’affaires
dans un contexte morose.
Une façon également pour les entreprises
d’aller chercher des relais de croissance.
D’après l’Unimev, chaque année 18 millions de
contrats sont signés sur ou dans la foulée des
foires et salons en France pour un montant de
34,5 milliards d’euros (Md EUR). En moyenne
les entreprises y réalisent 7 % de leur chiffre
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LE MOCI N° 2080 - Février 2021
d’affaires, part qui atteint 12 % pour les PME.
En outre, ces lieux de rencontres et
d’échanges privilégiés avec des acteurs internationaux, boostent les ventes des exposants :
si 50 % signent un contrat avec un client étranger, c’est le cas de 86 % des PME de moins de
50 salariés.
Pas sûr qu’à court terme, les salons virtuels
ou hybrides, soient à même de générer pareils
chiffres d’affaires, ni pour les organisateurs, ni
pour les exposants. Les alternatives digitales
doivent encore faire leur preuve en termes de
business.
Pour autant, les arguments du vent de digitalisation qui souffle actuellement sur le monde
des foires et salons ont de quoi séduire.
Si le présentiel a ses avantages, le virtuel permet des gains de déplacements, de temps, de
fatigue et d’argent. En outre, cette quasi-mise
à l’arrêt du secteur n’a pu qu’améliorer son
impact sur l’environnement. Selon une étude
de Smash Hit Display, le secteur des conventions et des salons professionnels génère 600
000 tonnes de déchets. Les déplacements
qu’elle induit alourdissent également son bilan
carbone.
En attendant la fin de l’épidémie, les PME
qui se sont essayées à la prospection digitale
en 2020 faute de mieux, et poursuivent leur
transformation digitale en 2021, s’adaptent au
mieux afin de continuer à aller chercher des
relais de croissance à l’étranger.
Un exercice plus aisé pour les PME présentes dans des secteurs technologiques que
pour celles de l’agroalimentaire par exemple.
Difficile de faire goûter un vin par écrans interposés ! En fonction de leur activité, de leur taille
et de leurs ambitions à l’international, elles
picorent les événements qui les intéressent ou
se tournent vers de nouveaux modes de prospections digitaux.
En phase d’apprentissage de cette nouvelle
façon de travailler, les entreprises du monde
entier attendent néanmoins impatiemment
le retour des salons physiques et continuent
de privilégier le face-à-face. Selon une étude
réalisée par l’UFI en 2020, sur le seul critère
de la capacité à développer et entretenir un
réseau de qualité, 69 % des exposants et
68 % des visiteurs pensent que les événements physiques sont préférables aux événements virtuels.
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Organisateurs
Deux visions opposées
des foires et salons
Par Sophie Creusillet
Dire que la pandémie de Covid-19 a été un coup
dur pour les organisateurs de foires et salons
est un doux euphémisme. Entre les annulations,
les restrictions de déplacement et les divers
confinements, le secteur a enregistré une
forte baisse de ses revenus. Pour autant, les
organisateurs s’adaptent et, en attendant le retour
du présentiel, basculent dans les offres digitales.
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S
elon le dernier baromètre mondial de
l’UFI (l’Union des foires internationales)
paru en janvier 2021, le secteur a réalisé
en 2020 seulement 28 % du chiffre d’affaires
réalisé en 2019.
Les professionnels sondés dans le cadre
de ce baromètre tablent néanmoins sur une
reprise en 2021 (58 % des revenus de 2019),
signe de l’optimisme prudent des acteurs du
secteur, qui comptent sur les campagnes de
vaccination et un retour à la normale. Signe
également que cette industrie a su s’adapter
en proposant des alternatives digitales.
Conférences, présentations
de tendances marchés, networking…
Certains organisateurs ont eu une boulimie
de contenus afin de continuer à proposer des
événements et de garder le lien avec leurs
clients. Au début, de manière brouillonne, ils
ont pris le virage numérique et ont pu maintenir des événements, offrant parfois une édition
2021 digitale gratuite pour toute inscription au
prochain événement physique, comme l’a fait
cette année le CES de Las Vegas.
Pour d’autres, et c’est le cas des organisateurs allemands, une foire doit rester une foire,
un lieu de rencontre, d’échanges et de conviLE MOCI N° 2080 - Février 2021
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