MOCI FEVRIER 2021 - n°2080 - Magazine - Page 31
les DESTINATIONS porteuses en 2021
MeDadom
Picture Organic Clothing
Créée en 2017 par deux médecins et un spécialiste des nouvelles technologies, Medadom œuvre dans un secteur auquel la crise
profite : la télémédecine. La startup parisienne d’une centaine d’employés a conçu
une application pour smartphone, mais aussi
des cabines et des bornes installées proposant 7 jours/7 en moins de 10 minutes des
téléconsultations avec des médecins.
« L’export, c’est vital pour Picture Organic
Clothing », lance Gérald Matter, responsable
export de l’entreprise auvergnate spécialisée
dans la fabrication de vêtements et accessoires destinés aux sports de glisse (65 salariés, CA 2020 : 30 millions d’euros).
Les salons virtuels permettent de se faire connaître
850 bornes et cabines sont déjà opérationnelles dans des pharmacies et des mairies
en France. Medadom, qui a remporté en
décembre le prix de l’innovation des Talents de
la e-santé, organisés par la délégation ministérielle au numérique en santé, prévoit un total
de 24 000 installations en France.
Autant dire que la startup, qui a réalisé une
levée de fonds de 40 millions d’euros à l’automne 2020, est bien occupée par son marché
domestique, en plein essor depuis 2018 et une
modification de la législation française ouvrant
la voie au remboursement des téléconsultations
médicales. Ce qui ne l’empêche pas de commencer à s’intéresser aux marchés étrangers.
© DR
Nathaniel Bern
Cofondateur et directeur des nouvelles technologies de Medadom.
Profil LinkedIn
cutt.ly/BkNK4mL
Premiers pas sur le marché américain
grâce au CES de Las Vegas 100 % virtuel
En l’absence de foires et salons, les trois dirigeants en profitent pour participer à des événements virtuels. « Avant le début de la crise,
nous participions à une dizaine de salons par
ans : le salon des maires, des salons médicaux
comme celui de la médecine d’urgence, mais
aussi des salons très techniques comme Vivatech alors qu’aujourd’hui nous participons à
des événements 100 % digitaux ou hybrides »,
explique Nathaniel Bern, cofondateur et directeur des nouvelles technologies de Medadom.
« Les salons virtuels
permettent de se faire
connaître et de nouer
des premiers contacts »
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préfère ses propres outils aux salons virtuels
Avec le même objectif : donner de la visibilité à la startup et à sa solution. Y compris à
l’international. « Même si nous sommes très
occupés par le marché français où il y a encore
beaucoup à faire, nous voulons nous développer en Europe, en Afrique et aux Etats-Unis »,
confie le dirigeant. L’organisation en janvier
dernier du CES de Las Vegas, grand’ messe de
l’électronique grand public, au format 100 %
virtuel, a fourni une première occasion de se
faire connaître sur le marché américain.
« La vidéo de présentation de notre solution
de télémédecine que nous avions réalisée pour
l’Innovation week, organisée par le Hub Institute en décembre en présence du secrétaire
d’Etat à la Transition numérique Cédric O, a été
rediffusée sur le CES, ce qui nous a donné une
excellente visibilité », estime Nathaniel Bern. Et
la startup de commencer à entrer en contact
avec des acteurs américains de la e-santé.
Encore inexpérimentée à l’international
mais l’aise avec les nouvelles technologies et
les relations à distance, inscrites dans l’ADN
du projet, elle prévoit en 2021 de participer à
des événements virtuels ou hybrides avec ce
même objectif : se faire connaître à l’étranger.
Pour Nathaniel Bern, « les salons virtuels permettent de se faire connaître et de nouer des
premiers contacts ». Pile les objectifs d’une
entreprise qui n’est pas encore à l’international,
mais commence à défricher l’export.
S. C
www.lemoci.com
Il détaille : « Nous réalisons plus de 70 % de
notre chiffre d’affaires à l’étranger, principalement sur la zone germanophone (Allemagne,
Suisse, Autriche) et l’Amérique du Nord. Nous
sommes présents dans 42 pays : huit sont
gérés par des agents, le reste par des distributeurs (3 à 12 par pays) ».
Pour maintenir et développer ses positions,
la PME participe habituellement à neuf grands
salons internationaux ainsi qu’à douze salons
régionaux aux États-Unis, et trois au Canada (budget total : 200 000 euros). Des salons
qu’elle juge indispensables pour recruter de
nouveaux clients et chasser des distributeurs.
Alors, en 2020, il lui a fallup trouver des solutions pour limiter les dégâts. Solutions qu’elle
a préféré ne pas aller chercher du côté des
versions digitales des salons. « Nous avons
concentré nos moyens sur le développement
d’autres outils », explique Gérald Matter. « En
effet, sur les salons physiques, nous réussissons à attirer grâce à des stands très différen-
« Du contenu digital
facilement utilisable
par ses forces
de vente, ses agents
et distributeurs »
ciants imaginés par un des fondateurs de l’entreprise, architecte de métier. En mode virtuel,
difficile pour une entreprise de notre taille d’attirer les regards. »
Avec une agence spécialisée, elle a donc
conçu du contenu digital facilement utilisable
par ses forces de vente, ses agents et distributeurs. Elle a également créé des sales meetings digitaux, en essayant d’y instiller de la
convivialité. « Nous avons travaillé sur des formats sympas car, d’habitude, nos distributeurs
viennent passer une journée ou deux sur les
pistes de Tignes avec nous… »
Des interventions en direct des dirigeants de
l’entreprise ont également été organisées à l’occasion des réunions digitales des agents avec
leurs grands comptes. D’habitude, seule une
petite vidéo présentant la marque est diffusée.
« Les retours ont été très positifs », assure le
responsable export. Ce dernier reconnait toutefois que si tous ces outils ont permis de maintenir le lien de Picture Organic Clothing avec ses
clients, les salons resteront néanmoins indispensables pour la prospection sur les zones où
la marque est moins connue.
S. G
Profil LinkedIn
cutt.ly/rkNK19r
© DR
Gérald Matter
Responsable export de Picture Organic Clothing.
www.lemoci.com
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