MOCI MAI 2021-n°2083 - Magazine - Page 16
LOGISTIQUE & TRANSPORT À L’INTERNATIONAL 2021
Une trop forte dépendance
à l’égard de quelques grands
fournisseurs asiatiques
seurs asiatiques. Ce qui les a pénalisées avec
la chute des capacités d’acheminement de
marchandises, entraînant une envolée des
coûts du transport », analyse Olivier Boccara,
Global Chief Commercial Officer de Bolloré
Logistics.
Les entreprises réfléchissent ainsi à réduire
leur dépendance notamment à la Chine par
des relocalisations de sourcing plus proches.
Des pays comme la Pologne, la Turquie ou
le Portugal, ou bien la région du Maghreb
devraient bénéficier de la volonté des chargeurs de raccourcir leurs chaînes d’approvisionnement. « Il n’y a pas de solution unique
pour chaque marché, cela dépend surtout
des composants ou des matières premières.
L’idée est surtout de réduire les à-coups de la
supply chain. Pour y remédier, les chargeurs
nous demandent des solutions alternatives »,
confiait fin avril au quotidien Les Échos
Marie-Christine Lombard, présidente du directoire du logisticien Geodis.
Certains logisticiens anticipent
les relocalisations en Europe
Ainsi, face à l’accélération des réflexions
sur la relocalisation de certaines activités,
les acteurs du transport international commencent à adapter leur offre. C’est le cas du
groupe français Bansard International.
Ce logisticien propose désormais d’élargir
sa prestation routière à l’Europe occidentale
(Allemagne, Pays-Bas, Espagne, Portugal),
l’Europe de l’Est (Bulgarie, Roumanie, Pologne)
et à la Turquie. Alors qu’il opérait seulement le
transport routier de marchandises entre la
France et le Maghreb pour accompagner le
sourcing de ses clients en Afrique du Nord.
« On anticipe la relocalisation partielle des
fournisseurs ou des sous-traitants de nos
clients, notamment en Bulgarie et en Roumanie, au détriment des homologues chinois
ou asiatiques », confirmait récemment David
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Vermeersch, son directeur Route International. L’offre de transport routier, désormais
globale du groupe, doit permettre d’assurer
les flux d’approvisionnement en matière premières et/ou en produits finis de ses clients
de l’aéronautique, de l’automobile et du textile entre le Maghreb, la Turquie et l’Europe
entière. Bansard International est ainsi en
mesure d’importer les pièces provenant de
Chine qui seraient ensuite préusinées ou préconfectionnées au Maroc ou en Tunisie, ou
encore en Bulgarie ou en Roumanie, puis de
les redistribuer dans les usines européennes
de ses clients.
Assouplir le pilotage de la supply chain
pour être réactif aux imprévus
Les chargeurs réfléchissent également à
assouplir le mode de pilotage de leur supply
chain, dont la planification souvent rigide est
déstabilisée par les effets de la crise sanitaire. Il leur est donc plus que jamais indispensable d’avoir une bonne visibilité de leurs
flux pour être plus réactifs aux imprévus. Les
entreprises s’orientent ainsi vers des solutions
alternatives de transport en fonction des différents niveaux de crise, pour éviter la rupture de
la chaîne logistique et récupérer les produits,
coûte que coûte.
L’explosion de l’e-commerce demande
une logistique centralisée
Enfin, la pandémie a aussi pour effet d’accélérer l’explosion de l’e-commerce en raison
de périodes de confinement des populations,
propices à doper les commandes en ligne de
biens de consommation. Elle pousse ainsi la
logistique du commerce électronique à s’adapter, notamment en Europe. « Avec des modes
de consommation de plus en plus uniformes,
les consommateurs européens font de plus
en plus d’achats en ligne transnationaux, obligeant les entreprises BtoC et les enseignes
de distribution à standardiser leurs process
et à avoir une vue plus globale de leur logistique pour couvrir l’Europe. Les prestataires
qui les accompagnent devront donc disposer
d’une plateforme logistique centrale et unique
capable de couvrir l’Europe », conclut Eric
Hémar, président d’ID Logistics, spécialiste de
la logistique contractuelle, centré sur l’entreposage et les biens de consommation. g
www.lemoci.com
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