MOCI MAI 2021-n°2083 - Magazine - Page 23
camions. Pour le transport et la distribution
des véhicules neufs, le report vers le train entre
France, Espagne, Roumanie, Maroc a supprimé
de plus de 23 000 camions.
Sur quelles technologies
de transport routier décarboné
mise Renault ?
F. U. Le transport routier de nos véhicules et
pièces détachées représente un véritable défi
environnemental lorsqu’on sait qu’il constitue
48 % de nos flux logistique et 76 % des émissions de CO2.
Le marché du transport routier offre aujourd’hui
la motorisation au biogaz des camions, une
technologie que nous souhaitons favoriser
auprès de nos prestataires pour la déployer à
terme sur nos transports européens. On a signé
à cet effet un premier contrat avec le groupe
Breger pour le transport au biogaz de pièces
détachées entre notre usine de Sandouville et
un site de Faurecia en Bretagne.
Renault est également signataire de la charte
Fret 21, qui impose une méthodologie de suivi
de réduction de CO2 élaborée par l’Ademe. On
s’est d’ailleurs réengagé dans le programme
EVE de l’Ademe pour réduire nos émissions de
CO2 de 50 000 tonnes entre 2020 et 2022.
Comment cela se traduit-il
dans votre relation avec les
transporteurs routiers ?
F. U. Pour nos achats de transport routier en
Europe, nous demandons systématiquement
dans nos appels d’offre aux candidats de chiffrer leur solution avec des moyens classiques
et avec des moyens de transport plus propres.
En règle générale, nous sélectionnons des
transporteurs qui ont déjà investi dans des véhicules écologiques. Sinon, nous leur demandons
de s’engager à réduire leur empreinte carbone.
On intègre également la notion de développement durable dans nos audits de transporteurs.
Et auprès des compagnies
maritimes ?
F. U. Sur le transport maritime, qui représente
50 % de nos flux logistiques mondiaux et 33 %
de nos émissions de CO2, nous soumettons
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Renault intègre la notion de
développement durable dans
ses audits de transporteurs.
aux compagnies un questionnaire de développement durable, préalable à nos appels
d’offres, qui nous permet de récupérer des
informations sur leur empreinte carbone et
d’évaluer ainsi chaque ligne maritime, conformément à la règlementation de l’Organisation
maritime mondiale.
Ce critère écologique a la même importance
dans le devis final que le coût du transport, la
qualité de service et l’efficacité opérationnelle.
On a d’abord mis en place cette approche
« durable » sur le transport maritime roulier de
véhicules que nous déployons désormais pour
nos flux de pièces détachées.
Comment les incitez-vous à
rendre leurs moyens plus propres,
malgré le coût important que cela
représente ?
F. U. On allonge la durée de nos contrats qui
passent à 3 ans à 5 ans que ce soit dans le
transport routier et maritime, de façon à leur
permettre d’investir dans des énergies plus
propres.
Renault accompagne d’ailleurs les innovations
des compagnies maritimes dans le domaine.
On a saisi l’opportunité de transporter nos
véhicules sur les nouveaux navires Eco Valencia hybrides à propulsion électrique et au fuel
de l’armateur italien Grimaldi. L’objectif est
de réduire de 39 % les émissions de CO2 et
d’économiser 600 tonnes de CO2 par an
sur cette ligne Espagne-Italie qui achemine
chaque année 35 000 véhicules.
Renault est également partenaire depuis 2018
de la startup Neoline, concepteur et opérateur
de navires rouliers à voile. Ce projet prévoit la
mise en service de deux cargos à propulsion
éolienne en 2023 sur une ligne pilote entre
Saint-Nazaire et la côte Est des États-Unis. La
propulsion vélique, qui réduit de 90 % d’émissions de CO2, est la solution d’avenir. g
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