MOCI MARS-AVRIL 2021 - Magazine - Page 33
à l’international est de partir de ce que l’on a,
de faire un état des lieux des ressources de
l’entreprise en termes de compétences techniques et commerciales.
L’éventail de solutions techniques
et leur coût représentent souvent
une crainte chez les dirigeants
d’entreprises. Comment s’y
retrouver ?
J.-L. L. C’est justement en analysant l’ADN de
l’entreprise et sa structure que l’on peut déterminer la meilleure voie à prendre.
En effet, aujourd’hui, les possibilités techniques sont bien plus larges qu’il y a quinze
ans. En particulier sur des marchés où l’e-commerce est déjà mature, la technique est
moins onéreuse. En revanche, il faut prévoir un
budget marketing plus conséquent.
Bien sûr, les plateformes comme Amazon
sont omniprésentes. En dehors du fait qu’elles
prennent 15 % des ventes et négocient durement les prix, le risque est de se voir noyé
dans un océan de marques. Cependant, tout
le travail qui consiste à faire venir le trafic
est inutile puisqu’il est déjà là. Ces places de
marché sont incontournables et il faut y être,
mais il faut savoir dans quel but. Cela peut être
parce qu’elle est incontournable sur un marché
ou parce que son trafic gigantesque permet
d’écouler rapidement des stocks.
Votre société propose une autre
possibilité : dupliquer un site
existant.
J.-L. L. J’ai vécu le développement du e-commerce à l’international lorsque j’étais le responsable export des 3 Suisses, entre 2004 et 2013,
ce qui m’a permis de bien cerner les besoins
des entreprises. À l’époque nous travaillions
avec une agence pour la partie informatique
et c’est avec son directeur technique que j’ai
cofondé World Sellers en 2014. Nous voulions
rendre accessible l’e-commerce international
avec un produit en marque blanche sur une
base open source.
Cette solution a l’avantage d’être moins chère
et de ne nécessiter du client qu’une équipe
restreinte. Mais la technique ne fait pas tout.
Pour réussir il ne suffit d’avoir une solution
www.lemoci.com
« Les grandes plateformes
sont incontournables
et il faut y être, mais il faut
savoir dans quel but »
technique performante. Vous pouvez avoir la
plus belle voiture du monde, si vous n’avez pas
le permis et personne pour la conduire, elle ne
vous sert à rien. Il est important de développer
les marchés avec des partenaires locaux. Avoir
quelqu’un sur place qui a du réseau et connaît
le milieu facilite beaucoup. L’aspect humain est
primordial.
Votre réseau de partenaires est très
étendu en Europe de l’Est. Est-ce
parce que vous y avez développé
votre propre maillage professionnel
ou parce que cette région est
particulièrement porteuse ?
J.-L. L. Les deux. L’e-commerce croît actuellement en Inde, en Amérique du Sud et en
Afrique, mais, hormis la Russie, les pays
d’Europe de l’Est comme la Pologne, la Croatie,
la Slovénie, l’Estonie, la Lituanie et la Lettonie
sont membres de l’UE ce qui rend les procédures à l’export beaucoup moins complexes.
On peut y aller en cross-border sans problème.
Même si ces marchés deviennent de plus en
plus concurrentiels, ils sont accessibles, ont
la même culture de travail qu’en Europe de
l’Ouest et une excellente maîtrise des technologies. Il n’y pas que la Chine dans la ligne de
mire des exportateurs. g
« Il n’y pas que la Chine
dans la ligne de mire
des exportateurs »
LE MOCI N° 2081-2082 - mars-avril 2021
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