MOCI MARS-AVRIL 2021 - Magazine - Page 6
E-commerce
Étude McKinsey
cutt.ly/dcNgD0V
prévoient de modifier leur stratégie de pénétration d’un marché et d’augmenter leurs
investissements dans les canaux digitaux.
En France, 34 % des clients des sites BtoB
considèrent que la crise sanitaire les a conduits
à développer la commande en ligne au détriment d’autres canaux (téléphone, fax, mail…).
Cette digitalisation à marche forcée tient en
partie à un changement générationnel : la génération X (née dans les années 60-70), à l’aise
avec le virtuel, est en train d’accéder aux postes
de direction.
Les PME françaises sauront-elles prendre
le train de l’e-commerce en route ? Ces entreprises disposent d’un écosystème favorable
grâce au dynamisme des startup de la French
Tech et au dispositif d’accompagnement de
la Team France Export. En revanche, comme
le pointe une note de la Direction générale du
Trésor, elles souffrent d’une position de retrait
dans l’adoption des outils numériques : les TPE
françaises sont ainsi moins bien équipées que
leurs homologues allemandes, voire pas équipées du tout.
Des problématiques nouvelles
Les marketplaces et les différentes solutions
pour construire un site en propre ont beau
être accessibles, tout candidat à l’e-commerce
international est rapidement assailli de ques-
Top 10 des pays, classés par les ventes de e-commerce
au détail - en billions de dollars
Pays
2020
2021
Évolution En %
Chine*
2 296,95
2 779,31
21 %
Royaume-Uni
180,39
169,02
-6,3 %
États-Unis
Japon
Corée du Sud
Allemagne
France
Inde
Canada
Espagne
794,50
141,26
110,60
96,86
73,80
55,35
39,22
36,40
843,15
144,08
120,56
101,51
80
67,53
44,12
37,12
6,1 %
2%
9%
4,8 %
8,4 %
22 %
12,5 %
2%
*Comprend les produits ou services commandés sur Internet, quel que soit
le mode de paiement ou d'exécution hors billets de voyage, événements,
paiements de factures, de taxe ou de transfert d’argent, les services
de restauration et les ventes de débits de boissons, les jeux de hasard.
Ne concerne pas Hong Kong. Source : eMarketer, décembre 2020.
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LE MOCI N° 2081-2082 - mars-avril 2021
tions. Quid de la logistique ? Et la TVA ? Un site
en propre ou une marketplace ? Quelle solution
de paiement choisir ? Dans quel délai peut-on
espérer un retour sur investissement ? Qui va
s’occuper de la relation client ? Sur quels marchés se lancer ? Est-ce vraiment possible sans
relais sur place ? Une liste de questions encore
démultipliée par la diversité des e-exportateurs français : les problématiques ne sont
évidemment pas les mêmes pour une PME de
l’industrie mécanique et pour une marque de
produits cosmétiques bio.
Quant aux marchés, si la crise sanitaire met
en lumière des géants américains et chinois de
l’e-commerce, des régions plus confidentielles
pour les Français comme l’Amérique du Sud ou
l’Europe de l’Est peuvent constituer des débouchés intéressants. Pour s’y retrouver et pour
choisir un plan stratégique, une technologie ou
un marché, se faire accompagner est souvent
primordial. Les possibilités sont immenses, la
concurrence parfois très rude et être prêt pour
la sortie de crise se joue maintenant. Tous les
experts de l’accompagnement des entreprises à
l’international le soulignent : pour ne pas se laisser étourdir par le dynamisme et les possibilités
offertes par l’e-commerce, mieux vaut partir de
soi. C’est l’identité de son entreprise, son activité,
ses ressources internes et ses projets qui guideront vos choix.
Ensuite, comme l’illustrent les entreprises
qui témoignent de leur expérience dans ce
numéro, sky is the limit : vendre à l’autre bout du
monde du mobilier de jardin ou des croquettes
pour animaux à base d’insectes, commencer
par e-commercer avant d’ouvrir une boutique,
vendre des produits d’épicerie fine en Chine ou
des objets de décoration au Mexique. La réussite de ces PME dans l’e-commerce passe bien
sûr par des choix stratégiques pertinents, guidés par la raison plus que par l’enthousiasme,
mais aussi par des rencontres.
Qu’il s’agisse de professionnels de l’accompagnement, de partenaires locaux ou d’investisseurs, dans l’e-commerce comme dans le
commerce traditionnel, le facteur humain est
déterminant. Vous pouvez avoir le meilleur site
du monde pour vos produits et le marché que
vous visez, s’il n’y a personne sur place pour
répondre aux questions des clients et pas de
solution de transport fiable autant ne rien faire.
La digitalisation, pour fonctionner et se rendre
utile à l’homme, ne peut se passer du facteur
humain. g
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