MOCI MARS-AVRIL 2021 - Magazine - Page 51
modèle « Cash on delivery » – paiement à la
livraison. Et gare si les délais ne sont pas respectés !
« Ici, on est passé de zéro
au dernier modèle
de smartphone sans étape
intermédiaire »
mande au paiement en passant par le suivi de
la livraison, tout se fait via le smartphone »,
relate le consultant.
« On a des professionnels qui font déjà
des offres à d’autres professionnels. Le choix
de produits est très large et adapté au mode
de consommation locale : intuitif, rapide
et ouvert. » Au Vietnam, le consommateur
n’achète jamais un produit au marché sans
goûter : il n’achètera que s’il est satisfait. D’où
le fait que l’e-commerce fonctionne ici sur un
Des plateformes régionales et nationales
Site d’Alibaba
cutt.ly/zcNfWPT
En matière d’e-commerce, chaque marché à
ses spécificités et ses acteurs dominants, ce
qui n’a pas empêché quelques leaders régionaux, comme Lazada, de se déployer dans
toute la zone (voir tableau des principales
plateformes de e-commerce d’Asie du SudEst).
Le géant chinois Alibaba a toutefois racheté Lazada, place de marché singapourienne
qui avait essaimé dans toute l’Asie du Sud-Est
avec des déclinaisons en langue locale de son
site d’e-commerce.
À l’origine, en 2012, spécialisée sur les produits électroniques, elle est devenue leader
dans la zone Asean pour les produits électroniques grand public (Indonésie, Malaisie, Philippines, Thaïlande, Singapour, Vietnam) avec
un système d’interconnexion de ses sites. Pour
E-commerce en Asie du Sud-Est, penser à la logistique
et au coût d’investissement
Pour une société française qui souhaiterait utiliser le
canal de l’e-commerce pour vendre ses produits en
Asie du Sud-Est, il y a deux obstacles à franchir : la
logistique et le coût.
« Sur le plan logistique, il faut prévoir un stock de
produits disponibles sur place pour assurer des délais
de livraison acceptables, confirme Aymeric Pons, fondateur et dirigeant d’Erai Asia, société d’accompagnement à l’international qui rayonne dans tout l’Asean
depuis le Vietnam. Au minimum, il faut soit disposer
d’une plateforme logistique dans la région, dans un
entrepôt sous douane, soit négocier avec votre distributeur pour qu’il prenne du stock ». Autrement dit,
comme pour la Chine, il est vain d’espérer se lancer
depuis la France sans base ou relais local. Autre petite
contrainte logistique à prendre en compte pour le
www.lemoci.com
choix du partenaire local : sa capacité à couvrir le
pays. « Autant c’est simple d’aller livrer des couches
pour bébé n’importe où à Singapour qui est une
ville, autant c’est plus compliqué, en termes de délai,
dans la campagne vietnamienne ou indonésienne »,
avertit Aymeric Pons.
Enfin, il faudra intégrer dans son business plan les
pratiques de commission. « Sur le plan financier, il
faut être prêt à payer 30 % de commission à la plateforme e-commerce qui accueillera votre e-boutique
ou votre catalogue. Mais par rapport à la grande distribution, vous aurez à payer une commission unique
et peu de frais fixe à l’entrée », poursuit le consultant.
Autrement dit, le pari de l’e-commerce peut payer,
mais à moyen terme.
LE MOCI N° 2081-2082 - mars-avril 2021
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