MOCI NOVEMBRE 2021-n°2089 - Magazine - Page 44
Enquête : les PME et l’export
Entretien avec Jean-François Loiseau
© Axéréal
Jean-François Loiseau, président de la Commission
thématique interfilières (CTI) internationale de FranceAgriMer.
« Toutes filières
confondues, il manque
ce déclic du “chasser
en meute” »
Agriculteur, président d’Intercéréales et
de la coopérative Axéréal, Jean-François Loiseau
préside la Commission thématique interfilières
(CTI) internationale de FranceAgriMer.
Il explique les défis auxquels fait face le secteur
agroalimentaire français notamment en termes
de compétitivité et d’organisation et détaille
les pistes retenues pour les surmonter.
Propos recueillis par Emmanuelle Serrano
LinkedIn de Jean-François Loiseau
cutt.ly/PTTnIcN
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LE MOCI N° 2089 - novembre 2021
La Cour des comptes constatait
dans un rapport au gouvernement
en 2019 la nette dégradation
de notre solde commercial dans
le secteur ces dix dernières années.
Comment expliquez-vous ce
dévissage ? Quelles actions
seraient selon vous nécessaires
pour endiguer ce déclin ?
Jean-François Loiseau. Pour aller à l’international, il faut que les entreprises et leurs filières
soient aussi performantes en France. Afin que
l’écosystème offre les meilleures conditions de
réussite, il faut cibler nos efforts sur l’innovation agricole et alimentaire, améliorer nos performances logistiques et assurer un accompagnement ciblé des besoins des entreprises par
les services d’État.
Par ailleurs, les règles appliquées entre pays
doivent être équitables. Or, les cadres réglementaires s’additionnent : les règles françaises
mais aussi les directives et règlements européens. Sans oublier le cadre défini par l’Organisation mondiale du commerce (OMC).
La concurrence s’est aussi exacerbée entre
pays européens au fil du temps. Toutes filières
confondues, il manque ce déclic du « chasser
en meute », que nos challengers italiens, espagnols et allemands pratiquent plus que nous.
L’hyperconcentration de la distribution alimentaire en France pèse de façon dramatique sur la
valorisation des produits. Des entreprises fragilisées ne peuvent pas partir à l’international.
Pour autant, nous avons aussi des acteurs
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